Bouillons industriels : Des uns en raffolent, des autres s’en méfient

Les bouillons industriels, largement utilisés dans nos habitudes culinaires, sont aujourd’hui au cœur d’un débat de santé publique. Bien qu’ils apportent une saveur inégalée à nos plats, leur utilisation divise l’opinion. Si certains en sont friands, d’autres s’en méfient, car il se dit que ces bouillons seraient à l’origine de maladies graves.

Le bouillon industriel est omniprésent dans la cuisine burkinabè. Apprécié pour sa capacité à rehausser instantanément le goût des plats, il est devenu indispensable dans de nombreux foyers. Cependant, certains ménages choisissent de ne pas en consommer. Cette divergence de pratiques alimente des préjugés et des avis au sujet de ces bouillons. Micro trottoir

Adjaratou Tiendrebéogo, restauratrice

 « Nous sommes nés en voyant nos mères utiliser des bouillons d’assaisonnement et elles ne connaissaient pas de maladies. Pour cela, je ne crois pas que le bouillon soit un facteur de maladies. Moi personnellement, j’en consomme beaucoup et je peux le dire. Un plat sans bouillon, je ne peux pas le manger ».

Lire aussi: https://www.moussonews.com/alimata-sandya-pare-elle-revolutionne-la-cuisine-locale-avec-des-produits-precuits/

Alphonsine Ki, restauratrice

« Les bouillons sont très importants dans ma cuisine et je ne peux pas m’en passer. Toutes les rumeurs autour de leur dangerosité sont infondées et fausses. Je n’y crois pas du tout et je n’ai jamais entendu qu’une personne est tombée malade à cause de leur consommation. Parmi mes clients, certains n’en consomment pas, donc je n’en mets pas trop aussi. Sinon ne rien mettre c’est impossible».

Ahmed Ouédraogo, fonctionnaire

« Moi, je suis neutre. Ni pour ni contre. Je ne fais jamais attention à ce qu’il y ait ou non des bouillons dans un plat. Pour moi tout passe. Mais quant à ce qu’on dit sur leur dangerosité, personnellement, je n’y crois pas »

Samira Sawadogo, étudiante

« Chez nous, la consommation est interdite par mes parents. Ils ne veulent même pas voir les emballages traîner dans la cour. J’ai entendu dire que les bouillons causent des maladies comme l’hypertension, c’est aussi ce que mes parents affirment mais franchement je n’en sais rien. Moi, j’en consomme à la maison, mais en cachette».

Zenabo Ouédraogo, vendeuses de légumes

« Vous savez, avec le marché parfois cher, nous n’avons pas toujours les moyens d’enrichir nos sauces avec des légumes, de la viande ou du poisson. Le bouillon, pour seulement 25 FCFA, remplace tous ces ingrédients que je viens de citer. C’est pourquoi il nous est difficile de nous en passer, même si je pense que les bouillons d’assaisonnement ne sont pas bons pour la santé. Certaines de mes clientes qui disent ne pas en utiliser, achètent les épices pour remplacer le bouillon, mais selon moi, les épices contiennent même des bouillons ».

Ablassé Ouédraogo, restaurateur

« Moi je fais de la nourriture sur commande et je demande l’avis des clients avant de mettre le bouillon. Beaucoup n’en consomment pas donc je n’en mets pas dans la nourriture, en plus je ne vends que sur commande. Le client dit s’il veut qu’on mette dans sa nourriture et je le fais ».

Céline Dipama (nom d’emprunt), étudiante

« Dans notre famille, nous n’en consommons pas. Mon père souffre de l’hypertension, donc à la maison on n’en mets pas car il ne doit pas en consommer ni le bouillon ni le sel. Le sel on n’en met mais jamais le bouillon. Moi je le consomme quand je n’ai pas le choix. Par exemple lors des cérémonies, sinon je n’en touche pas par envie ».

Diane SAWADOGO (Stagiaire)/ MoussoNews