Burkina Faso : la liste des veuves et orphelins s’allonge

Le Burkina Faso est en train de toucher le fond, si ce n’est déjà fait. Sa situation sécuritaire qu’on espérait prendre des galons avec l’arrivée au pouvoir du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) semble, au contraire, s’aggraver.

Au pays des Hommes intègres, chaque jour qui se lève apporte son lot de déplacés internes, de civils froidement tués, de militaires perdus au front, de victimes d’engins explosifs improvisés, de veuves, d’orphelins, de blessés, d’occupation de quelques m² du territoire national, de destruction de pilonnes … C’est à croire que rien n’est fait pour sortir la tête du pays de l’eau. Au-delà du blocus imposé à des villes comme Pama, Titao, Djibo, Toéni et Nouna, les Hommes armés non identifiés (HANI) dictent leur loi où et quand ils veulent.

Pourtant, l’irruption de l’armée au sommet de l’Etat, avec le coup d’Etat du 24 janvier 2022, n’avait que pour seul prétexte, le chaos sécuritaire que vit notre pays. Deux mois peuvent certes paraître insuffisants pour faire fléchir la courbe des attaques terroristes, mais ces 60 jours auraient toutefois suffi pour donner aux Burkinabè des signaux que demain sera meilleur.

En effet, des actions fortes comme une présence plus accrue du chef de l’Etat et de la haute hiérarchie militaire sur le théâtre des opérations, l’organisation d’opérations d’envergure dans les zones occupées et la réorganisation du maillage sécuritaire du territoire auraient au moins, annoncer les couleurs.

Au lieu de cela, les priorités semblent être ailleurs, avec des hommes politiques et de la société civile qui courtisent les militaires au point de faire oublier aux nouvelles, l’ultime urgence de faire reculer l’hydre terroriste. Les récentes attaques sur l’axe Kaya-Dori (13 gendarmes tués) et à Arbinda (7 VDP et civils) montrent à souhait que les forces du mal tissent sans inquiétude leur toile d’occupation progressive du territoire.

En attendant donc des mesures fortes pour restaurer l’intégrité du territoire, les mères continuent de pleurer leurs fils, les femmes leurs maris, les enfants leurs pères. En d’autres termes, la liste des veuves et des orphelins continue de s’allonger au même titre que celle du million et demi de femmes et enfants qui se taillent la part de lion dans les effectifs des Personnes déplacés internes (PDI).

Jusqu’à quand cela va-t-il continuer ? Bien malin qui saura répondre à cette question, d’autant plus que l’horizon s’assombrit à chaque lever du soleil.

La rédaction

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