
Burkina : le projet Faso Laafi est lancé pour 5 ans

Le projet Faso Laafi a été lancé le vendredi 11 avril 2025 à Ouagadougou pour une durée de 5 ans. Son objectif est de contribuer à améliorer les compétences en matière de dialogue et d’analyse collective des acteurs impliqués dans les politiques de sécurité nationale, afin de mettre en œuvre des démarches territorialisées et participatives concernant les enjeux sécuritaires.
Le projet de Recherche et Développement (PRD) intitulé Faso Laafi est soutenu financièrement par l’Académie de recherche et d’enseignement supérieur (ARES) de la Belgique. Des chercheurs des universités du Burkina et de Belgique, des forces de sécurité intérieure, des acteurs d’initiatives locales de sécurité (ILS), des responsables municipaux, des agences de développement, des chefs d’ONG, ainsi que des médias et membres de la société civile sont impliqués dans sa mise en œuvre.

La Pr Fabienne Leloupe, de l’Université Catholique de Louvain en Belgique, met en évidence que le projet appuie la sécurité sur les fondements d’une société. « Mais comment comprendre la société si nous n’avons pas une approche pluridisciplinaire ? Pour cela ont été associés au projet des chercheurs, des doctorants, des étudiants, des acteurs en politique, en communication, en sociologie pour une réflexion commune. Nous allons comprendre les réalités entre les différents acteurs publics, associatifs, à la sécurité », a-t-elle expliqué.
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La mise en œuvre prend en compte des collectes d’informations, des ateliers de restitution, un colloque international, des formations au profit des étudiants de masters, des doctorants et les référents locaux. Ce projet vise 15 étudiants, comprenant 12 au niveau du master et 3 au doctorat, des intervenants locaux dans le domaine de la sécurité, ainsi que l’État, les collectivités territoriales et plus spécifiquement certaines populations de zones ciblées, notamment des femmes.

Dominique Yameogo est l’un des étudiants bénéficiaires du projet Laafi. Pour lui, cette initiative qui se déroule en partie sur le terrain vise à renforcer les compétences. « Nous en tant que bénéficiaires, notre tâche est de faire ressortir les stratégies que les acteurs coorganisent pour consolider leur sécurité… La population elle-même est au centre de la sécurité. Nous allons travailler en mettre en étroite collaboration la population et l’institution dans le sens d’une coordination, d’une communication », a-t-il laissé entendre.

Quant au représentant du président de l’université Joseph Ki Zerbo Pr Gabin Korbéogo, il rejoint les propos de Yameogo. Selon lui, ce projet va réellement aider à acquérir des savoirs grâce à des travaux pratiques réalisés par une équipe composée de chercheurs, de doctorants et autres. « Les attentes sont nombreuses, mais nous sommes conscients qu’il va générer des connaissances nouvelles, probantes, qui vont faire avancer l’état des connaissances en matière de violences sécuritaires. Il a une pertinence du point de vue scientifique, mais aura aussi une utilité sociétale. Il va permettre de relever les connaissances, de développer des outils innovants, de proposer des textes d’actions concrets pour améliorer l’offre publique », a-t-il conclu.
Le projet Faso Laafi prend fin en 2029.
Annick HIEN/MoussoNews