Caissières des supers marchés : des héroïnes et intègres au quotidien
Des visages que l’on retrouve fréquemment dans les supers marchés et superettes sont féminins. Assises pour la plupart du temps derrière le comptoir de la caisse ces femmes travaillent en moyenne 7 à 8 h par jour (la demi-journée 7h30-14h30 ou demi-soirée 14h30 à 22h30) sont des héroïnes du quotidien.
Bien habillées aux couleurs de l’entreprise, répéter les mêmes gestes et surtout garder les sens bien en éveil pour ne pas commettre des erreurs de calculs financiers, voici le quotidien de ces femmes dans les supers marchés.
Mais pourquoi le visage des caisses dans les supermarchés est plus féminin ?
« Les femmes ont un tempérament doux. A la caisse il faut supporter les humeurs des clients et les hommes n’ont pas toujours cette patience pour supporter les crises de nerfs …c’est surtout dans la gestion du tempérament que le choix des femmes en lieu et place des hommes se joue. Un client peut proférer des injures, hausser le ton, et la caissière supporte, souri et tout … parce qu’elle représente la maison. », témoigne Mme Ouédraogo gestionnaire d’une alimentation de la place.
Pour Salif Ouagrawa, gérant d’une supérette à Garghin, avoir des femmes à la caisse est plus une méthode stratégique. « La femme par nature est gracieuse et charmante. Si tu as donc des femmes à la caisse, elle saura recevoir la clientèle. Au départ, j’avais des caissiers et c’était compliqué mais depuis qu’ils ont été remplacés par les femmes, je vois que les choses se passent nettement mieux », dit-il en souriant.
Selon Armand Nacoulma, gestionnaire d’un super marché à Koudougou la présentation est très importante et les femmes s’y prêtes un peu plus. « La présentation est très importante… les femmes ont l’art d’être toujours bien habillées, maquillées, souriantes et accueillantes. Elles dégagent une bonne énergie des ondes positives pour la bonne marche de la caisse… », avance-t-il.
Un métier avec beaucoup de risques de conflits…
Mauvais compte, manques de respect et même injures, ces caissières sont permanemment exposées. Ces femmes qui se battent sans cessent au quotidien pour subvenir à leur besoin, doivent faire preuve d’une grande concentration pour ne pas faire des erreurs de calcul.
« Ce métier n’est pas du tout facile. Il savoir gérer ses humeurs à l’interne pour bien recevoir les clients et en même temps rester concentrée pour ne pas se mêler les pinceaux dans les comptes. On reçoit énormément de clients par jour et c’est souvent épuisant mais on tient bon », explique Sonia une caissière de la place. Et Ajaratou cissé avec un grand soupire d’ajouter que : « Certains clients n’hésitent pas à élever le ton sur nous ou même à nous insulter à cause du manque de monnaie, parfois ces clients peuvent être nos enfants. Je me rappelle qu’un jour, le papa d’un adolescent a fait une scène et à chercher à voir ma responsable pour une histoire de monnaie. Ce jour, j’avais poliment demandé à son fils de patienter un instant le temps de trouver la monnaie ». Anna Dabilgougou quant à elle a vu son salaire réduit pour une erreur de calcul. « C’était à l’approche des fêtes et le super marché a organisé une promo sur les différents articles. Comme les Burkinabè aiment promo, on a reçu trop de clients et la fatigue se faisait beaucoup ressentir malheureusement à la fin de la journée on a constaté un manque d’une certaine somme que je ne pouvais pas expliquer. Mes responsables ont donc fait des retenus sur mon salaire pour combler ce vide », relate-t-elle avec une voix enrouée.
Ces femmes au quotidien abattent un travail inimaginable pour un salaire qui ne leurs permettent pas de bien subvenir aux besoins de leurs familles. Elles font de leurs mieux pour rester courtoises, polies et accueillantes malgré les difficultés auxquelles elles font constamment face pour un meilleur rendement.
B.M.S/MoussoNews