Cancer du col de l’utérus en Afrique : 9 femmes meurent chaque heure selon l’OMS
Le cancer du col de l’utérus reste l’un des cancers les plus meurtriers pour les femmes, particulièrement en Afrique, où 19 des 20 pays ayant les taux d’incidence les plus élevés se situent sur le continent. En 2022, plus de 100 000 nouveaux cas ont été recensés dans la région africaine de l’OMS, entraînant plus de 76 000 décès, soit environ 9 femmes qui meurent chaque heure de cette maladie.
Le cancer du col de l’utérus est principalement causé par une infection persistante au papillomavirus humain (HPV), en particulier les souches 16 et 18, responsables de 70 % des cas. Heureusement, des avancées médicales majeures permettent aujourd’hui d’espérer son éradication mondiale.
L’OMS mise sur la vaccination massive comme solution clé. Un vaccin à dose unique, notamment le Cecolin, a été introduit dans 60 pays, permettant de vacciner six millions de filles supplémentaires à travers le monde. En Afrique, 29 pays ont intégré le vaccin dans leurs programmes nationaux, bien que des pénuries d’approvisionnement persistent.
Le dépistage précoce est essentiel pour détecter et traiter rapidement la maladie. 17 pays africains ont déjà intégré les tests de dépistage du HPV dans leurs stratégies de prévention, et 83 pays offrent désormais des soins chirurgicaux pour les cas avancés.
Toutefois, les défis demeurent. Pour éliminer ce cancer, l’OMS recommande une approche en trois piliers d’ici 2030. 90 % des filles vaccinées contre le HPV avant 15 ans,70 % des femmes dépistées avant 35 ans, 90 % des patientes prises en charge efficacement après un diagnostic positif.
L’élimination du cancer du col de l’utérus nécessite une coopération internationale et un engagement politique accru pour garantir un accès équitable aux soins. Seuls 57 pays ont adopté un calendrier vaccinal à dose unique, et en Afrique, de nombreuses jeunes filles restent non protégées en raison des pénuries et du manque d’accès au dépistage.
Le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur de l’OMS, reste optimiste. « Contrairement à d’autres cancers, nous avons aujourd’hui la capacité d’éliminer le cancer du col de l’utérus et les inégalités qui l’accompagnent », a-t-il déclaré.
Diane SAWADOGO/MoussoNews