Chronique : les hummm… de Mariam Vanessa Touré sur –sur les relations belle-mère/belle-fille
Les relations entre belles-mères et belles-filles sont généralement synonymes de tensions voire de conflits. Dans l’entendement populaire, la Belle-mère n’a jamais eu une bonne presse. De la possessive à la fouineuse, elle est omniprésente et stressante. Cette image lui colle à la peau dans bien de cas. Une mauvaise étiquette à tort ou à raison. Les justificatifs ne manquent pas pour accabler la belle-mère même si la belle-fille n’est pas totalement innocente dans cette relation parfois houleuse.
Hummm … La belle-fille est-elle vraiment cette agnelle, « éternelle victime » face à l’image de « diablesse » que l’on attribue au gré des humeurs à la belle-mère ? Ce jeu de rivalité a-t-il raison d’être ? Des qualificatifs ne manquent pas pour décrire la belle-mère c’est-à-dire la mère du mari. L’on n’hésite pas, sans le moindre discernement ni lucidité, à lui coller l’étiquette de méchante, de jalouse, d’envahissante. C’est elle qui est au banc des accusés dans les procès Époux-Epouses dans les fora des femmes.
Qu’elle vive sous le même toit que son fils et sa femme ou qu’elle habite ailleurs, rien n’y change. Si l’argent de la popote n’est pas assez, c’est parce que le mari dépense trop pour sa famille, principalement en faveur de sa maman. Le mari est soupçonné ou dispose d’une maîtresse dehors, c’est la belle-mère qui est désignée comme complice de la situation. Lorsque le mari déconne pour une raison ou pour une autre, c’est que sa mère y est pour quelque chose.
En somme, l’épouse combat son mari à travers sa belle-mère, et voit en sa présence, une volonté de contrôler le foyer de son fils. Toute chose qui rend les relations bru/belle-mère aussi tendues.
Hummm… ! Il peut certes y avoir des belles-mères acariâtres, manipulatrices, qui rendent la vie difficile à leur belle-fille. Tout acte posé par cette dernière est sujet à critique s’il n’est pas carrément rejeté. Celle-ci n’est pas assez « bien » pour son fils, ou son fils mérite mieux tout simplement. Ce « choix d’amour » du fils, qui n’est pas forcément celui de la famille comme cela se faisait dans nos sociétés traditionnelles, devient alors problématique pour la dulcinée. Celle-ci est souvent accueillie comme une étrangère, une rivale, une profiteuse. Il s’en suit des conflits entre belle-mère et belle-fille exacerbés souvent par les sœurs et autres « aggrave-affaires » qui trouvent suspecte l’expression démesurée d’un amour empreinte de franche complicité entre deux époux. Si leur frère est aussi amoureux et bienveillant avec leur belle-sœur, c’est que celle-ci l’a « wacké » c’est-à-dire lancé un sort tout simplement. Il ne faut surtout pas oublier que les relations entre femmes sont faites de jugements et comparaisons.
Hummm… Toutefois, il faut aussi noter que les choses ne sont pas aussi tranchées entre celle qui se présente comme l’ange de douceur (la belle-fille) et le monstre de la méchanceté (la belle-mère).
Des témoignages de rejet, qui vont jusqu’à disputer la place à la belle-mère dans le véhicule de son fils. La bru trouve en sa belle-mère une rivale dont il faille coûte que coûte couper le lien avec son mari. Mais ces plaintes existeraient-elles s’il s’agissait de sa mère à elle ?
Malheureusement, les rapports chaotiques entre les « deux femmes » de sa vie, peuvent être un poids insupportable pour l’homme, le mari et le fils, balloté entre sa mère et son épouse. Il ne peut choisir entre elles, parce que les deux n’occupent pas la même place et représentent chacune une importance spécifique dans son existence.
C’est pourquoi il est important de privilégier des rapports fructueux à l’image d’une mère et de sa fille. Lorsqu’on considère la mère de son mari comme sa propre mère, sa présence ne peut être gênante et on ne peut avoir d’appréhension sur ses faits et gestes. De la même manière, lorsqu’on prend sa bru comme sa propre fille, tout naturellement on lui crée les conditions de paix profitable à tous dans le foyer. Et quand on est sœur du mari, futur belle-sœur aussi, on ne doit pas se réjouir ou être la cause de la mésentente entre son frère et son épouse.
Hummm… Bienveillante ! Oui, ce qualificatif existe bel et bien lorsqu’on parle de belle-mère. Une maman, une confidente voire une complice tant la relation est cordiale entre elle et sa bru. Elle peut être chaleureuse, saine d’esprit et non intrusive si chacune connait sa place. A chaque partie de se rendre alors à l’évidence que le mariage est une Union Sacrée non seulement entre deux « amoureux » mais aussi entre deux familles.
Qu’en est-il alors des relations entre belle-mère et gendre, ou entre beau-père et belle-fille ?