Cinéma : « Je suis une actrice à plein temps... » Eléonore Kocty

Eléonore Raïchatou Tompoua Kocty et le cinéma est une longue histoire d’amour. Actrice burkinabè, elle évolue dans le cinéma et le théâtre depuis 13 ans. Passionnée et déterminée elle a été lauréate de la meilleure interprétation féminine burkinabè aux Sotigui Awards 2020. Interview

Présentez-vous à nos lecteurs ?

Je me nomme Eléonore Kocty, je suis comédienne burkinabè de cinéma et de théâtre.

Quel est votre parcours scolaire et professionnel ?

J’ai fait l’école normale jusqu’à l’obtention de mon baccalauréat série A4. J’ai poursuivi mes études supérieures à l’Université de Ouagadougou en faculté d’Anglais puis en arts dramatiques pour ce qui est de la Licence et en gestion et administration culturelle pour le Master 2. Il faut dire que j’ai allié la pratique du théâtre et du cinéma avec mes études à l’Université dès 2010-2011.

Comment Eléonore est-elle devenue actrice de cinéma ?

Quand j’étais en classe de 4e, je voulais participer à un casting pour une série télé pour jeune public et papa n’a pas été d’accord. Sa condition était que je finisse mes études avant. Mais une fois que j’ai eu le BAC, j’ai saisi l’occasion de faire d’abord le théâtre et ensuite le cinéma à juste une année d’écart.

Donc un matin, j’étais à la maison, un ami avec qui on était au théâtre m’a contacté au téléphone pour me dire que si j’étais intéressée il y aurait un casting à 9h le même jour. Il m’a indiqué le lieu et j’ai donc fais le déplacement. J’ai passé le casting et j’ai été retenue pour mon premier rôle au cinéma parmi les principaux. Dans la même semaine on commençait le tournage de la série Waga Love où je tenais le rôle de Adja.

Depuis combien de temps êtes-vous dans ce milieu ?

Je suis dans le monde du cinéma burkinabè depuis 2011. Cela fait 13ans maintenant.

Comment s’est fait votre intégration dans ce milieu ?

Mon intégration s’est faite assez facilement. J’ai été à l’école des aînés. J’ai suivi des formations et j’ai demandé des conseils et j’ai surtout appris et j’apprends toujours.

Quel est le quotidien d’une actrice ?

Le quotidien d’une actrice est comme celui de tout le monde. En plus de vivre normalement elle est amenée à faire des recherches pour améliorer son apport au métier, à visionner des films, à se questionner, à faire preuve de curiosité et à observer sa société. Les personnages que nous incarnons existent aussi dans la vie de tous jours.

Dans combien de films avez-vous joué ?

Je ne sais pas exactement dans combien de films j’ai joué mais un peu moins de 40 films. J’ai joué aussi bien dans des courts métrages, des longs métrages que des séries.

Quelle scène vous a le plus marqué dans votre carrière ?

La scène qui m’a le plus marqué dans ma carrière est celle de la chute de Adjo dans les escaliers poussée par Makani. C’est dans la série -De Plus En Plus Loin-.

Qu’est-ce qui vous motive à accepter un rôle ?

Ce qui me motive à accepter un rôle, c’est premièrement l’histoire, l’intrigue et surtout le personnage qu’on me propose. Après s’en suit la filmographie de la personne qui veut travailler avec moi. Je précise qu’il arrive que je travaille pour des novices.

Quelles sont vos inspirations en tant qu’actrice ?

Certains aîné(e)s du Burkina comme du reste du monde. Je tisse à partir de ce que d’autres ont déjà fait. On n’invente rien de nouveau, on transforme où on ajoute.

Quels sont les défis auxquels vous faites face en tant qu’actrice ?

Trouver de manière continue des plateaux, vivre de ce que je fais en me faisant payer à la hauteur de mes attentes. Toujours garder la forme et toujours rechercher la perfection sont notamment les défis auxquels je fais face.

Eléonore est-elle actrice à temps plein ou mène-t-elle d’autres activités ?

Je suis une actrice à temps plein. Je dis cela parce-que tout ce qui me plaît c’est communiquer par le cinéma. Mais sous nos cieux, il faut combler les vides donc je fais souvent des voix off, et bien sûr du théâtre.

Y-a-t-il des réalisateurs avec lesquels vous aimeriez travailler ?

Je veux travailler avec tous ceux qui reconnaissent ou qui pensent que je peux apporter un plus à leurs films sur le continent africain. En dehors il y en a beaucoup d’autres mais surtout j’aimerais un jour avoir l’occasion de travailler avec Ava Duvernay qui est une réalisatrice, productrice et scénariste américaine.

Quels sont vos projets futurs ?

Je souhaite tourner plus souvent en dehors du Burkina Faso. Que mon public me voit grandir et se sente fier que je sois de cette terre bénie qu’est le Burkina Faso. Et qu’il puisse se dire on l’a vu à ses débuts, elle a fait du chemin.

Quels conseils donnerez-vous aux jeunes acteurs et actrices qui aspirent à une carrière dans l’industrie cinématographique ?

Je dirai à ces jeunes de s’armer de courage et de patience car les choses ne viennent pas tout d’un coup. Aussi d’accepter de gravir pas à pas les échelons sans compromission et surtout de ne jamais arrêter de se former. C’est normal d’avoir souvent l’envie d’abandonner mais il faut tenir bon parce que la passion brûle et ne s’éteint jamais.

Interview réalisée par Mireille Sandrine Bado/MoussoNews