Claudia Sheinbaum : Première femme présidente du Mexique
Claudia Sheinbaum, scientifique et ancienne maire de Mexico à été élue dimanche 2 juin 2024 présidente du Mexique. Elle devient ainsi la première femme à la tête du pays. Soutenue par l’héritage d’Andrés Manuel López Obrador (AMLO) et la “Quatrième Transformation”, Claudia Sheinbaum promet de poursuivre les réformes sociales malgré une campagne marquée par la violence.
Claudia Sheinbaum a marqué l’histoire en devenant la première femme élue présidente du Mexique avec plus de 58% des voix.
Forte de l’appui du Mouvement de régénération nationale (MORENA) et de la popularité du président sortant, Andrés Manuel López Obrador, elle s’engage à continuer la “Quatrième Transformation”, un programme de réformes politiques et sociales visant à réduire les inégalités et à renforcer l’État-providence.
La route vers la présidence n’a pas été facile. La campagne a été marquée par une violence politique avec l’assassinat de 31 candidats locaux et des milliers de menaces contre d’autres. Ce climat de violence souligne les défis sécuritaires majeurs auxquels Claudia Sheinbaum devra faire face dès son entrée en fonction.
Scientifique de 61 ans, Sheinbaum a une longue histoire d’engagement politique. Née de parents militants du mai 68 (mouvement étudiant de 1968) mexicain, elle a été active dans les mouvements sociaux et étudiants avant de se rapprocher de López Obrador. En tant que maire de Mexico (2018-2023), elle a renforcé le système judiciaire local et mis en place des politiques visant à améliorer la sécurité publique sans recourir à une “guerre” contre les narcotrafiquants.
Malgré ses succès, Sheinbaum est souvent perçue comme une “héritière” d’AMLO, avec des critiques sur sa forte proximité avec lui. Certains craignent qu’elle ne soit qu’une marionnette du président sortant, incapable de s’écarter de son ombre.
Cependant, Sheinbaum insiste sur son indépendance et sa capacité à diriger de manière autonome, soulignant qu’elle continuera à s’attaquer aux causes profondes de la criminalité comme la pauvreté et les inégalités.
« Je suis sûre de moi et ce n’est pas mon problème si l’opposition pense que ma présidence sera une présidence d’AMLO bis », a-t-elle déclaré.
La représentation des femmes en politique
L’élection de Sheinbaum est un moment historique pour la représentation des femmes au Mexique, qui détient des records en matière de représentation féminine en Amérique latine. Toutefois, les collectifs féministes restent vigilants et sceptiques quant à son engagement réel envers les droits des femmes.
« Ce n’est pas parce qu’on a une présidente que celle-ci placera les droits des femmes au centre de ses politiques. Une femme à la tête du pays n’est pas synonyme d’un agenda féministe », s’est exprimée Wendy Figueroa, directrice du réseau national des refuges.
D’ailleurs, elle a poursuivi que la nouvelle présidente aura énormément de travail pour garantir de véritables avancées d’autant que pendant la campagne, ses propositions n’étaient pas budgétisées.
« Quand on parle des droits humains, il faut parler de budget ; nous serons extrêmement vigilantes », a conclu Wendy Figueroa.
Alors qu’elle se prépare à entrer en fonction le 1er octobre 2023, Sheinbaum devra prouver qu’elle peut gérer les défis de la violence, de la corruption et des inégalités tout en maintenant les réformes sociales de la “Quatrième Transformation”. Sa capacité à se démarquer de l’héritage d’AMLO et à établir sa propre vision sera cruciale pour son mandat.
Selon la Directrice de Recherches au Centre National de Recherche Scientifique (CNRS) , Hélène Combes contrairement à son prédécesseur Claudia Sheinbaum a une perspective plus cosmopolite et maîtrise l’anglais. Cela pourrait aider à rétablir la voix du Mexique sur la scène internationale.
Son expérience et ses succès à Mexico pourraient servir de modèle pour des réformes à l’échelle nationale, tout en apportant une nouvelle dynamique aux relations internationales du pays.
Claudia Sheinbaum entre dans l’histoire comme la première femme présidente du Mexique, mais son mandat sera scruté de près. Elle devra naviguer entre l’héritage de López Obrador et ses propres aspirations, tout en répondant aux défis sécuritaires et socio-économiques du pays. Sa présidence pourrait bien redéfinir le futur du Mexique et sa place dans le monde.
Asmine Zerbo (Stagiaire)/MoussoNews
Source : TV5Monde