Claudine Zongo : Admise au BEPC, elle mendie dans l’espoir de payer sa scolarité

Claudine Zongo, 18 ans, a réussi à son BEPC session 2024 à Yako. Elle risque cependant le décrochage scolaire par manque de moyens financiers. Son espoir: mener de ”petits jobs” pour subvenir au besoin de sa scolarité. La jeune fille ne trouve malheureusement pas d’activité du fait de sa situation d’handicap. Elle s’est adonné à la mendicité.

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Claudine Zongo

Claudine Zongo est une jeune fille en situation d’handicap physique depuis l’enfance. Agée de 18 ans, Claudine a brillamment réussi ses examens de BEPC avec une moyenne de 16/20 dans un des lycées à Yako à la session 2024. Les conditions précaires de ses parents ne lui permettent plus de poursuivre son cursus scolaire.  Avec la bénédiction de son père, Claudine quitte Yako pour Ouagadougou afin de trouver un job de vacances avec pour but de faire des économies pour ses frais de scolarité. « Après mon BEPC, mon père m’a dit qu’il n’a plus les moyens pour payer mes études », dit-elle tristement. Claudine, n’a qu’une seule connaissance à Ouagadougou : Bibata, une jeune fille chez qui elle loge à Pissy, un quartier de la ville.

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Handicap moteur, une situation qui met Claudine dos au mur

Le projet de job de vacances de Claudine Zongo s’est aussitôt évanoui. Depuis plus d’un mois, la jeune fille ne parvient pas à trouver une activité à cause de sa situation d’handicap physique. « Je ne suis pas née ainsi. C’est au cours de mon enfance que je suis devenue handicapée », informe-t-elle, la voix tremblante. Mais pleine de convictions de poursuivre son cursus secondaire, Claudine Zongo mendie tout en espérant avoir un peu d’argent avant la rentrée scolaire. « J’ai étudié dur pour décrocher mon BEPC et maintenant mon père me dit qu’il ne peut plus payer ma scolarité. Alors, je suis venue à Ouaga pour chercher un boulot de vacances, le temps d’avoir un peu d’argent. La mendicité n’est pas du travail, je préfère l’école à cela », explique-t-elle difficilement.

Claudine passe ses journées à mendier au marché de Gounghin mais ne gagne que 1000 FCFA tous les vendredis. Pendant cette période pluvieuse, la jeune fille s’abstient de mendier. « A cause des pluies je ne m’hasarde plus à trop sortir au risque de me faire emporter par les eaux », lance-t-elle d’un ton sarcastique.

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Claudine Zongo

La guérison, un espoir pour Claudine

Claudine Zongo espère qu’un jour, elle pourra bénéficier de soins adéquats pour son handicap. Depuis que les experts de la santé lui ont dit qu’elle avait la possibilité de marcher comme tout le monde, elle ne cesse de formuler des prières en ce sens. Tout son espoir est dirigé vers une bonne volonté. « Au village, les spécialistes m’ont dit que je peux être soignée mais le traitement demande beaucoup d’argent. Mon souci c’est de me faire soigner. Le reste ne serait plus une difficulté pour moi. Si j’avais mes 2 pieds, depuis mon arrivée à Ouaga ici, j’avais un travail. Ça ne manque pas », dit-elle souriant.

Annick HIEN/MoussoNews

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