Conflit intercommunautaire : ‘’ Mon mari et mes fils sont restés dans le massacre de Yirgou’’
La calebasse. Symbole de cohésion et de bienveillance. C’est avec cette gourde sur la tête et sur lesquelles des écriteaux comme – justice pour Yigou, – femme débout- que des femmes ont réclamé justice, samedi 22 juin, à travers un sit-in devant le palais de justice de Ouagadougou.
‘’ Mon mari et mes enfants sont restés dans le massacre de Yirgou. J’ai tout perdu. Je n’ai plus rien. J’ai 55 ans, mais voyez-vous, j’ai l’heure d’une femme de 70 ans’’ confie Ami Diallo. Malade depuis les évènements de janvier cette dame n’a plus le goût à la vie. Déplacées avec sa petite fille de 7 ans elles ne souhaitent que la santé pour venir élever la petite.
Assise à même le sol sous un soleil ardent, calebasse à l’envers sur la tête pour montrer leur ras-le-bol, près d’une centaine de femmes exigent une justice pour les victimes de Yirgou, Arbinda, Gasseliki. En janvier dernier, plus de 100 membres de la communauté peuls avaient été massacré par les groupes d’auto-défense kolgweogo. Six mois après déclaré Apsa Diallo, il n’y a aucune volonté manifeste pour rendre justice. ‘’ Nous voulons une fois de plus dire aux autorités de considérer la société dans son ensemble. Il ne faut pas stigmatiser une communauté au détriment d’un autre’’ affirme Apsa Diallo porte-parole des femmes de la coalition.
La calebasse pour sonner l’alarme sur le manque criard de nourriture
Sur le site des personnes déplacées il n’y a plus suffisamment de vivre selon la porte-parole. ‘’ il manque de nourriture. Et les personnes âgées en souffrent’’ confie-t-elle d’où le port de cette calebasse renversé pour alerter les autorités sur la situation délétères de ces personnes. Au manque de nourriture s’ajoutent la dégradation des tentes dont beaucoup ont été emportés par les eaux de pluie. ‘’ On ne parle que des déplacées de Yirgou mais il y a de nombreux autres qui sont oubliés à Kelbo par exemple. Là-bas il y a près de 3000 personnes qui n’ont jamais eu une assistance des autorités qui avancent des raisons d’insécurité pour accéder au site’’ déplore Dr Daouda Diallo, porte-parole de la coalition de lutte contre la stigmatisation des communautés.
BK