Dano : mère d’un enfant issue de viol, Christelle reste résiliente

Christelle (nom d’emprunt) est rentrée de la Côte d’Ivoire il y a quelques années pour travailler sur un site d’orpaillage. La recherche de cette survie ne fera pas long feu. Violée sur le site, elle tombe enceinte. La jeune fille tente de recourir à l’assistance pour l’avortement sécurisé selon la loi. Le délai était toutefois épuisé. Mère d’un garçon, Christelle plaide pour la prolongation du délai autorisé. #Temoignage.

 

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Image d’illustration.

Christelle est une jeune fille de nationalité ivoiro-burkinabè. Agée de la vingtaine, la jeune fille avait le gout de l’aventure. Elle a suivi ses camarades qui voulaient se rendre au Burkina Faso pour entreprendre. Une fois sur le territoire burkinabè, Christelle et ses camarades se sont installées dans un des petits villages de Dano où elles travaillaient sur un site d’orpaillage.

Un jour dans ses occupations quotidiennes, Christelle a été invité par un orpailleur à prendre un rafraichissement. Suite à cela, elle fut endormie et violer par cet individu.

A son réveil elle se sentait mais elle s’était convaincue que rien ne s’est passé. Quelques jours plus tard, la jeune fille va constater des douleurs abdominales sans toutefois se faire immédiatement. ” Je pensais que c’était les signes de mes menstrues”, se rappelle-t-elle. Aucune inquiétude donc. Des jours se sont passés, des semaines aussi et la douleur persistait. Au centre de santé pour une consultation, les examens révélé une grossesse de 14 semaines. « Nous lui avons demandé comment ça s’est passé, et elle a dit qu’elle ne s’en souvenait plus, qu’on aurait dit qu’elle aurait été droguée. Nous lui avons parlé de la loi qui autorise l’avortement sécurisé mais il était trop tard pour elle » explique, Salimata (nom d’emprunt), un agent de santé dans le centre où Christelle a été faire ses examens.

Christelle était apeurée et désemparée. Elle était pleine d’espoir lorsqu’elle a écouté les explications des agents de santé sur l’avortement sécurisé. Malheureusement elle ne pouvait plus en bénéficier car elle était enceinte de plus de 14 semaines.

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La grossesse, un moment difficile pour Christelle

Apres avoir découvert qu’elle était enceinte, et qu’elle ne pouvait plus faire recourt à l’avortement sécurisé, Christelle avait perdu le gout à la vie, elle avait été abandonnée par ses camarades avec qui elle vivait.

Elle était seule, avec une grossesse, sans auteur, sans aucunes sources de revenus ni de soutien. Christelle s’est souvenue de l’accueil chaleureux qu’elle a bénéficié au centre de santé où elle avait été faire ses examens.  Elle décide de s’y rendre une fois de plus. Après s’être confiée, elle a été gardée dans ce centre jusqu’à son accouchement. « Elle a été obligée de venir se confier à nous afin d’avoir de quoi manger, car elle n’avait plus rien. Elle nous a dit qu’elle était venue de la Cote d’Ivoire avec des camarades, mais elles ont toutes fuit la laisser lorsqu’elles ont su qu’elle était enceinte » raconte l’agent de santé Salimata.

Des mois plutard, la jeune fille a accouché d’un garçon sain et a regagné le village dans lequel elle vivait avec ses camarades. Grace à son petit commerce, elle prend bien soin de son fils.

Au Burkina Faso, il existe une loi qui autorise l’avortement sécurisé que sous les conditions du viol, de l’inceste, en cas de danger de la santé de la mère, ou cas de malformation du fœtus. Dans ce sens, l’Organisation pour le développement de nouvelles initiatives en développements et santé (ONIDS) a révélé que seulement 1/3 des femmes burkinabè connaissent le cadre juridique favorable à l’avortement.

Annick HIEN/MoussoNews

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