Dialogues, collaborations et plateformes : Les voix EssentiELLES lient actent et paroles à Abidjan

22 février 2024, Abidjan, Côte d’Ivoire – Les partenariats public-privé, la collaboration multisectorielle, l’estime de soi, les violences basées sur le genre, l’intersection entre le genre et la santé publique et la masculinité positive, autant de sujets abordés lors de l’événement « L’importance des plateformes, des espaces de dialogue et de la représentation dans le cadre de la lutte contre les violences basées sur le genre et pour l’atteinte de l’égalité Femme-Homme » organisé dans le cadre de l’initiative Voix EssentiELLES à Abidjan, le 20 février 2024. Une initiative visant à renforcer les organisations dirigées par des femmes et des filles, dans toute leur diversité, en les engageant de manière significative dans les processus et espaces décisionnels qui influencent les politiques et programmes de santé. Mise en œuvre par Speak Up Africa et co-financée par le Fonds mondial et la Fondation CHANEL, l’initiative, lancée en 2021, regroupe à date 39 organisations à base communautaire en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Burkina Faso.

« Nous savons que si nous voulons mettre un terme aux maladies et fléaux qui affectent nos communautés et nos économies, il est essentiel que les politiques visant à lutter contre les problèmes de santé prennent en compte efficacement la problématique genre en y intégrant l’expérience, et le vécu des femmes et des filles. » a déclaré le Professeur Mamadou Samba, Directeur Général de la Santé de Côte d’Ivoire en lors de son discours inaugural.

L’événement a mis en lumière des échanges et des discussions de panel entre le Dr. Danielle Adjafi, Présidente du CCM (Country Coordination Mechanism en anglais) de Côte d’Ivoire, Yacine Djibo, Directrice Exécutive de Speak Up Africa, Ghislain Coulibaly, Sociologue Président du Réseau des Hommes Engagés pour l’Égalité Femmes-Hommes en Côte d’Ivoire, Nene Fofana, Fondatrice du Groupe de Conseil Africa Forward, Aïssata Sidibé, Fondatrice et PDG d’Afrique Femme, Amanda Savadogo, Secrétaire générale de l’Association d’Appui aux Enfants et Femmes Vulnérables, Sylvie Diack, Coordonnatrice du Club des jeunes filles de Kolda et Aicha Ouédraogo de l’Association Tends-moi la main.

 « Voix EssentiELLES incarne notre engagement à amplifier les voix des femmes et des filles dans les espaces décisionnels. Leur leadership est essentiel pour façonner des politiques de santé inclusives et équitables. » a souligné Yacine Djibo, Directrice exécutive de Speak Up Africa lors du premier panel sur « Leadership, représentation et collaboration : Le pouvoir de la connectivité pour accélérer l’égalité des genres et la santé des femmes et des filles en Afrique de l’Ouest ».

« Les femmes, au cœur de leurs communautés, doivent être intégrées dans les espaces décisionnels, car elles sont plus à même de parler des problématiques de terrain. » a ajouté Amanda Savadogo, membre du CCM du Burkina Faso.

Le Gouvernement du Canada est un fervent partisan du Fonds Mondial et champion de l’égalité des genres. En novembre 2022, à l’occasion de la campagne des « 16 jours d’activisme » Son Excellence Monsieur Anderson Blanc, Ambassadeur du Canada en Côte d’Ivoire avait, avec son équipe, rencontré une équipe de Voix EssentieLLES du Sénégal, du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire. Champion #LuiPourElle, il a ainsi déclaré lors de son allocution à l’événement : « Le Canada, par le biais de sa politique d’aide internationale féministe, est profondément engagé dans la promotion de l’égalité des sexes et soutient activement l’autonomisation des femmes et des filles. À ce titre, nous appuyons l’initiative Voix EssentiELLES, car le Canada croit fermement que les femmes et les filles doivent être placées au cœur des processus décisionnels, en les encourageant notamment à contribuer à l’élaboration des politiques et des programmes de santé. Les femmes ont droit à la parole. Entendons leur voix ! Pour elles, pour le développement inclusif et la prospérité de leurs communautés ! ».

La violence contre les femmes et les filles constitue aujourd’hui l’un des défis les plus répandus en matière de droits humains dans le monde. Une femme sur trois est victime d’une forme de violence physique ou sexuelle au cours de sa vie. La violence contre les femmes et les filles est enracinée dans l’inégalité du genre, la discrimination et les normes culturelles et sociales néfastes qui mettent l’accent sur la supériorité des hommes sur les femmes, normalisent la violence à l’égard des femmes et permettent aux auteurs d’agir en toute impunité.

Durant le second panel sur les « Plateformes, partenaires et coalitions travaillant ensemble pour mettre fin aux violences basées sur le genre en Côte d’Ivoire et en Afrique », Ghislain Coulibaly, Président fondateur du Réseau des Hommes Engagés pour l’Égalité de Genre, également sociologue et Spécialiste Genre, a discuté de la masculinité positive comme alternative pour réduire les violences basées sur le genre en Afrique : « La masculinité positive est une alternative nouvelle pour une réduction efficace des violences basées sur le genre en Afrique. ».

La France, membre Fondateur du Fonds Mondial, était représentée par Mme Emmanuelle Espié, Conseillère régionale en santé mondiale à l’Ambassade de France en C’ôte d’Ivoire, qui a réaffirmé l’engagement du pays pour la santé globale mais aussi la santé des femmes : « Le soutien aux femmes africaines est fondamental pour construire des communautés résilientes et promouvoir l’égalité de genre. Nous devons prendre conscience de nos réalités et nos responsabilités. ». Lors de la précédente Conférence de reconstitution des ressources en septembre 2022, la France a promis 1,596 milliard d’euros, soit une augmentation de 23 % par rapport à sa contribution précédente. Cet engagement témoigne de l’engagement fort du pays à positionner la santé mondiale comme une priorité de la politique de développement française, ce qui se reflète également dans sa récente stratégie mondiale de santé pour 2023-2027.

Pour conclure la session d’échanges, Irad Gbazale, Voix EssentiELLES de la Côte d’Ivoire, activiste et Présidente de l’organisation Femmes en Action, basée à Agboville a déclaré : « Nous devons être prêtes et prêts à relever les défis et à inspirer le changement à travers l’Afrique. Les violences basées sur le genre sont un fléau pour nous toutes et tous. N’ayons pas peur de dire la vérité. La honte doit changer de camp. »

Lorsque les femmes et les filles sont habilitées et soutenues pour jouer un rôle dans le processus de prise de décision, des politiques et des programmes de santé véritablement efficaces qui tiennent compte des différences entre les sexes et des sensibilités culturelles peuvent être élaborés et mis en œuvre, en s’appuyant sur l’expérience vécue des femmes et des filles. Ainsi, Voix EssentiELLES vise à renforcer le leadership féminin et à soutenir les femmes et les filles dans leur diversité, en investissant dans les capacités des organisations de base pour améliorer la santé et l’égalité.

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