Digitalisation des assurances : Une révolution en marche au Burkina Faso?

UBA et Moi ! My SUNU ! My SONAR! 2024 a été une année de révolution numérique dans le domaine de l’assurance au Burkina Faso. Le pays enregistre depuis quelque temps des applications dédiées à la e.assurance. En une touche du doigt ou un clic, le service vous est offert avec satisfaction : assurance auto/moto, maladie, rente éducation, voyage, etc. tous les produits y sont disponibles. La transformation numérique offre de plus en plus d’opportunités au secteur de l’assurance.

L’hôpital Jean-Baptiste sis dans le quartier Somgandé de Ouagadougou est distant du centre-ville d’environ 20 kilomètres. A cette distance, s’ajoute les bouchons. L’aller-retour peut faire perdre à l’usager environ 2h de travail journalier. « J’ai environ une dizaine de patients aujourd’hui (10 décembre 2024, ndlr) alors que mon assurance est à terme. En cette fin d’année, la police est en permanence contrôle en ville », se rappelle Blandine Lankouandé, comptable dans une société. Que faire ? Réfléchis la jeune dame qui s’est vite rappelé du lancement des applications e.assurance en avril 2024. Parmi eux : My SUNU et My SONAR, puis UBA et Moi. Elle l’installe et procède au paiement de son assurance auto.  

En 8 mois d’existence, l’application – My SUNU- enregistre plus de 5000 utilisateurs selon Mané Somé, chef du département Marketing Digital du SUNU Business Gie Burkina Faso.

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Mané Somé, chef du département Marketing Digital du SUNU Business Gie Burkina Faso.

A la question de savoir si tous les services ou produits des assurances sont disponibles sur ces applications, « il n’en est pour le moment pas le cas chez eux (SUNU assurance, ndlr) », informe-il. Contrairement à cette compagnie, chez d’autres, il y a cette possibilité de souscrire ou de procéder au paiement de l’assurance vie. L’on procède donc à la vérification dans une clinique.

A Yati, sise dans la zone administrative déconcentrée (ZAD), un patient confirme avoir bénéficié des soins grâce à sa souscription en ligne de l’assurance auto. « J’avais fait un accident. Pour les soins, je m’étais rendu à la clinique qui a contrat avec la société ou je suis assurée. Lorsque je leur ai présenté les documents numériques, ils se sont occupés de moi », dit-il. Si des responsables des services digitaux des compagnies d’assurances affirment qu’il y a un véritable engouement des utilisateurs à travers déjà les réactions sur les réseaux sociaux, beaucoup de burkinabè restent peu informé de cette solution digitale. Toutefois une certaine catégorie de clientèle l’a fortement réclamée.

La digitalisation de l’assurance, un besoin exprimé par les clients

La digitalisation de l’assurance a été fort exprimé par des clients. Parmi eux, Yaya Konaté, Juriste. « On paye l’électricité via le mobile, l’eau également. Presque tout à travers des applications. Pourquoi pas l’assurance aussi. Notamment l’assurance auto ou à tout moment les contrôles de police ou de gendarmerie surviennent », explique-t-il. Le besoin donc de développer des applications a été identifié à travers le retour des clients et l’observation des tendances numériques. « Les clients exprimaient un désir croissant d’accéder à des services d’assurance de manière rapide et pratique, renforçant l’importance d’une solution digitale », témoigne Innocent Bambara, chef du service digital de SONAR Burkina. Et Mané Somé de SUNU Business Gie BF d’ajouter que la digitalisation est essentielle pour améliorer l’accessibilité et la satisfaction des clients.

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Alec Bambara, chef de service digital de Sonar

Lancées avril 2024 pour SUNU et SONAR et en juin pour UBA et Moi, les applications ont été bien accueillies. « Ça été comme un soulagement pour certains à travers les feedbacks qu’on a reçus. Beaucoup de nos clients à l’extérieur ont appelé pour exprimer leur joie de ce qu’ils pourront effectuer leur opération depuis leur pays d’accueil », explique M. Somé.

Au Burkina Faso, sur la dizaine de compagnies d’assurance existante, seulement 3 en possède pour le moment. « Juste après le lancement, un client témoignait de ce que My Sonar lui a permis de renouveler son assurance sans se déplacer, un gain en temps », témoigne M. Bambara.

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Accessible, pratique, facile à utiliser et commode, les applications offrent au fur et à mesure les mêmes produits déjà existants. Si chez SUNU Assurance, les produits le plus utilisés est l’éducation rente, l’automobile et l’habitation, chez Sonar, il en est presque de même : « Les produits les plus souscrit sont Free Invest (se constituer un capital par des versement libres), Mobile Protect, et la rente éducation mixte », précise M. Bambara de Sonar Burkina.

La e.assurance pour un développement de l’économie burkinabè

La souscription en ligne demande nécessairement de la connexion internet. Des sociétés d’assurances sont donc en partenariat avec des compagnies de téléphonie pour la mise en œuvre de la e.assurance. Parmi eux, Orange Burkina. « Nous avons véritablement apprécié le lancement des applications des sociétés d’assurance au Burkina. Nous travaillons étroitement pour faciliter cette solution digitale aux clients », explique Assimi Diero, responsable Marketing de Orange Burkina Faso. Une synergie entre l’assurance et la téléphonie constitue selon lui une force pour l’économie non seulement financière mais aussi numérique du pays. En effet, précise-t-il : « Chaque partie, en commencé par le consommateur est le premier bénéficiaire, en temps et énergie. Puis les compagnies de téléphonies qui vendent la connexion internet et la société d’assurance qui assure le client et enfin, l’Etat Burkinabè qui enregistrent ses taxes ».

Les responsables des services digitaux des sociétés d’assurance apprécient cette collaboration informant toutefois qu’il y a plusieurs autres possibilités de souscrire via le compte bancaire ou la carte visa.

Des difficultés de connexion et de bug certes, mais la main sur le cœur, Mané Somé jure !

Les applications de la e.assurance ne sont pas sans difficultés. Si le taux de pénétration croissante de l’internet au Burkina Faso augmente (67% en avril 2024), des difficultés de connexion demeurent. « Nous faisons des mises à jour régulière, mais il y a parfois des bugs qu’on améliore au quotidien. Nous sommes confiants que l’application est un outil indispensable. Je vous le jure. L’application My SUNU est passée de 1 000 utilisateurs au lancement en avril à 5 000, 8 mois après, avec près de 100 personnes connectées par jour », explique M. Somé.

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Et pour davantage faciliter l’utilisation, SUNU Assurances a opté pour l’omnicanale qui permet de souscrire et à travers le téléphone et à travers l’ordinateur ou la tablette. « Par exemple, vous pouvez commencer la souscription sur l’ordinateur et le terminer sur le téléphone ou la tablette », détaille-t-il. Boukary Zorom, acteur du digital au Burkina Faso, contacté depuis le Congo-Brazaville se veut aussi rassurant.  » Les gains de temps et l’accès facile aux services peuvent faire de ces applications de véritables solutions digitales. Aux défis d’accès à l’internet, dit-il, les sociétés d’assurance devraient encore étudier et cibler les utilisateurs à même de consommer les produits d’assurance via ces applications ».

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Boukari Zorom, acteur du digital

Comme tout services destinés aux consommateurs, il devrait avoir de l’assistanat pour aider les utilisateurs qui pourront rencontrer des difficultés. « Ils doivent aussi suivre au quotidien les indicateurs de performance, les fréquences, pour améliorer au fur et à mesure le produit », propose-t-il.  

Quid des données personnelles des clients et la réduction de la fracture numérique ?  

« Aucune inquiétude quant à l’utilisation des données personnelles », rassure les chefs de services digitaux des compagnies d’assurance. Au Burkina Faso, la gestion des données personnelles est régie par  la loi portant sur le traitement et la protection des données à caractère personnels. « Les outils sont conçus de sorte à avoir des traces de toute transactions. Je peux rassurer que l’application soit très sécurisée », indique M. Somé. L’autre défi d’atteindre les personnes non alphabétisées reste énorme. « L’assurance n’est déjà pas bien comprise par les alphabétisés, j’imagine les non alphabétisés », commente Zorom Boukari qui propose d’intensifier la communication sur l’importance de s’assurer et les recherches de solutions pourront déboucher vers l’utilisation de l’application.

La e.assurance, une expérience unique

« Imaginez-vous un samedi ou un dimanche soir, les agences physiques des assurances sont fermées votre assurance est expirée et les policiers contrôles vos documents dont l’assurance en fait partie, obligatoirement, vous pouvez rester sur place, vous enlever votre téléphone et vous procéder au paiement via l’application. Une fois terminée, vous lui montrer le paiement et les conditions générales », commente M. Somé.

En jour ouvrable, un livreur est réquisitionné pour la livraison du document physique. Ce qui démontre l’expérience unique qu’offrent les applications mobiles des assurances. Aux clients qui hésitent encore d’utiliser les applications, les compagnies les rassurent de la sécurisation, la rapidité et la facilitation. Mieux, une équipe est toujours disponible pour accompagner dans leur démarche et répondre à toutes les questions. « Soyez curieux et nous vous encourageons à découvrir les applications pour découvrir les nombreux avantages », rassurent les deux chargées du digital.

Mariam LINGANE/MoussoNews

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