Effets secondaires des méthodes contraceptives : Que faire?

Depuis quelques années, plusieurs structures se sont engagées dans l’éducation en sante sexuelle et reproductive au pays des Hommes intègres. Cependant, des filles hésitent encore à adopter des méthodes contraceptives en raison des effets secondaires dont se plaignent de nombreuses utilisatrices.

Ange Savadogo est une jeune entrepreneure de 24 ans. Elle n’est pas encore sexuellement active, non par manque d’envie ou par peur, mais par incertitude sur la méthode à utiliser : « J’ai tellement de proches qui se plaignent des contraceptions que je ne sais pas quoi utiliser, pourtant je ne suis pas prête à tomber enceinte », informe Ange sceptique.

« Il paraît que les implants font grossir, la pilule prédispose au cancer du col de l’utérus, le stérilet entraîne des saignements, et quand je me dis que je vais opter pour le préservatif masculin, on me dit que ce dernier peut également se casser », poursuit-elle.

AK, 29 ans, secrétaire de direction a abandonné quant à elle, certaines contraceptions et se contente des préservatifs masculins. « J’ai essayé les injections et j’ai eu des menstrues irrégulières, l’implant m’a fait grossir, et le stérilet me donne des crampes et me fait saigner », partage-t-elle avec lassitude.

Dorénavant, son conjoint se protège pour chaque rapport sexuel et ils évitent d’en avoir pendant sa période fertile. « J’achète même les préservatifs masculins et j’en ai toujours sur moi pour prévenir les cas ou il n’en aura pas sur lui », ajoute AK sereine.  

Lire aussi : https://www.moussonews.com/effets-secondaires-contraceptifs-methode-de-communication-rassurer-femmes/

Les contraceptifs fonctionnent pour certaines femmes

Cependant, pour certaines femmes, les méthodes contraceptives ne présentent pas trop d’effets secondaires négatifs.

F.N. utilise un stérilet depuis huit mois et se sent bien. Elle a toutefois longuement hésité avant de l’adopter en raison des effets négatifs de la contraception rencontrés par ses proches. « Ma tante utilisait la pilule et elle a eu du mal à avoir un enfant. De nombreuses autres connaissances ont utilisé diverses méthodes et racontaient avoir des vertiges et des maux de tête », raconte F.N

Hésitante, elle adopte néanmoins le stérilet quand elle devient sexuellement active. Heureusement, F.N ne présente aucun effets négatifs lies à la contraception. « Le seul bémol, c’est que mon fiancé n’aime pas, il dit que le stérilet fait mal à son sexe », ajoute-t-elle en riant.

Comme F.N, Safiatou Yameogo utilise la pilule depuis trois ans. Au début, elle a constaté une irrégularité de ses menstruations et des maux de tête, « mais environ trois mois plus tard, tout est revenu à la normale et je vis une sexualité épanouie sans crainte de tomber enceinte », indique-t-elle satisfaite.

Chaque femme est unique

Les contraceptions marchent avec certaines et non avec d’autres, car chaque femme est unique. « Toutes les méthodes ne marchent pas avec tout le monde. Comme toutes les pommades pour le corps ne marchent pas avec tout le monde », explique le gynécologue et obstétricien Charlemagne Ouédraogo.

Pour le gynécologue, il n’y a pas de contraceptifs sans effets secondaires. « Chaque méthode a des avantages et des inconvénients », souligne-t-il.

Il recommande par ailleurs aux femmes de consulter des sage-femmes ou des gynécologues qui évalueront leur état de santé pour leur conseiller une méthode adaptée. Le professeur Charlemagne Ouédraogo rassure cependant que les contraceptifs sont réversibles et n’entraînent pas l’infertilité, à l’exception de la ligature des trompes.

Les différents types de contraceptifs

Il existe trois types de méthodes contraceptives : les contraceptifs hormonaux, les méthodes mécaniques et d’autres méthodes variées.

Les contraceptifs hormonaux incluent entre autres les pilules contraceptives orales, les implants et les contraceptifs injectables. Les méthodes mécaniques regroupent les dispositifs intra-utérins (stérilets), les préservatifs, les diaphragmes et les spermicides.

Parmi les autres méthodes, on trouve la stérilisation masculine ou féminine, les méthodes reposant sur le retrait ou coït interrompu et la connaissance des périodes de fertilité.

Chaque type de contraception a ses spécificités et ses indications. Leur prescription de l’état de santé général de la personne, de son âge, de la fréquence des rapports sexuels, du nombre de partenaires sexuels, du désir d’avoir des enfants ultérieurement et des antécédents familiaux pour certaines maladies.

Lire aussi : https://www.moussonews.com/sante-sexuelle-quand-la-douleur-du-vaginisme-entrave-lintimite/

Le professeur Charlemagne Ouédraogo recommande à chaque femme d’essayer plusieurs méthodes pour trouver celle qui leur conviendrait le mieux. La clé est de trouver une méthode adaptée à son corps et à ses besoins personnels.

Une meilleure éducation sexuelle et reproductive permettra aux femmes de faire des choix éclairés et de trouver la solution la mieux adaptée à leur situation. Les initiatives de sensibilisation doivent être intensifiées pour que chaque femme ait accès à des informations complètes et fiables sur la contraception.

Avec l’accompagnement de professionnels de la santé, il est possible de surmonter les défis et d’identifier une méthode qui répond à ses besoins individuels.

Asmine Zerbo (Stagiaire) MoussoNews