Engagement féminin : ‘’ Ma belle-famille m’a demandé de faire le choix entre mon foyer et mon combat’’
Des histoires aussi captivantes les unes des autres. Des vécus réels de femmes engagées dans le combat du respect des droits de leurs semblables. Pleurs, émotions, soupires, silence assourdissante, telle était l’atmosphère qui a régnait, cette nuit. Cette nuit du 14 juillet au diner de témoignages de la rencontre – republik feminst- initiée par Urgent action fund-africa.
MN est aujourd’hui âgée de plus de 60 ans. ‘’ Je suis dans la lutte pour le droit des femmes depuis très jeune’’. Du temps du Président Mobutu, toutes les semaines, MN était interpellée par les forces de sécurité pour ses activités en faveur de l’éveil de conscience des femmes. Ces arrestations étaient tellement fréquentes que sa belle-famille lui a demandé de choisir entre son travail et son mari de peur qu’un jour, ce dernier ne soit aussi interpellé ou poursuivi.
‘’ Je suis issue d’une famille aisée. J’avais la possibilité d’aller dans un autre pays. Mes parents m’ont d’ailleurs proposé cette option après l’annonce de cette injonction de ma belle-famille. Mais j’ai dit NON. Je suis restée au pays pour poursuivre mon combat’’ confie dame MN qui a fini par quitter son foyer.
Le regard dans le vide, dame MN confesse : ‘’ Ce qui m’a fait mal ou qui m’attriste souvent est le fait que je n’ai pas eu d’enfants biologiques. J’en ai aidés et élevés des milliers’’. Après le régime Mobutu, les événements se sont poursuivis avec celui de Kabila père et aujourd’hui de Kabila fils. ‘’Une année, se rappelle encore, j’ai été arrêtée et emprisonnée. Presque chaque semaine, on torturait à mort de jeunes gens. Et à chaque fois que quelqu’un mourait, on me disait que la prochaine sera mon tour’’. Aujourd’hui, MN dit être est toujours sous le choc. ‘’ Je marche toujours en regardait derrière moi, à chaque deux pas. Je ne sais pas pourquoi ?’’ Une maladie ?’’ se demande-t-elle toujours la question.
Bassératou KINDO