
Fêtes de fin d’année 2024 : Les commerçants déplorent une morosité du marché

Malgré l’approche des fêtes de fin d’année, les marchés de Ouagadougou peinent à retrouver leur effervescence habituelle. Entre espoir et frustration, les commerçants pointent du doigt la crise sécuritaire comme auteur de cette situation.
Les marchés et Yaar de Ouagadougou grouillent de monde à l’approche des festivités de fin d’année. Dans les allées bondées, commerçants et clients se croisent, chacun avec ses objectifs. Pourtant, derrière l’animation apparente, la réalité est autre.

Idrissa Birba, vendeur de prêt-à-porter pour hommes au Grand marché de Ouagadougou, observe cette effervescence d’un œil inquiet.
« Tu n’as pas d’autres couleurs pour moi ? Je veux prendre quatre pantalons », lui lance un client hésitant.
Malgré ces échanges, Idrissa dresse un constat amer. « Avant, je vendais à des clients de Dori, Djibo, Fada… Mais aujourd’hui, ils m’appellent pour me dire : Drissa, ça ne va pas », déplore-t-il.
« Depuis ce matin, c’est le seul client que j’ai eu », a-t-il ajouté avec un air contrarié.

La crise sécuritaire qui secoue le pays a éloigné une partie de sa clientèle, fragilisant son activité. Pourtant, il reste optimiste. « Nous gardons espoir que nous allons vaincre nos ennemis et que tout redeviendra plaisant comme avant », confie-t-il avec résilience.
Alimata Traoré, spécialisée dans les habits pour enfants, exprime avec amertume la chute drastique de ses ventes. « L’an dernier, j’ai vendu plus de 300 habits. Cette année, à cette même période, je n’en ai vendu que 40. Voyez l’écart, c’est alarmant », s’indigne -t-elle. Comme Idrissa, elle accuse la situation actuelle du pays, comme seul responsable de leur mévente. Malgré cette hostilité, elle garde espoir d’une éventuelle amélioration les jours avenir.

Dans la boutique Prêt-à-porter de Reine Ouédraogo, située au quartier 1200 logements de Ouagadougou, l’ambiance est plutôt animée. Reine, en plein va-et-vient, tente de satisfaire une clientèle exigeante. « S’il te plaît Reine, laisse-moi le complet à 18 000 francs », supplie une cliente, mécontente du prix fixé à 20 000 francs CFA.

Reine essaie d’expliquer la hausse des coûts, mais après de longues négociations, la cliente s’en va. « Le marché est passable. Les parents viennent acheter des habits pour leurs enfants, mais ils n’arrêtent pas de se plaindre des prix. Ce n’est la faute de personne, certains comprennent, d’autres non », regrette-t-elle.
Leila, vendeuse de vêtements pour enfants et femmes, partage le même ressenti. « Je ne me plains pas trop, j’ai quelques clients. Mais comparé à l’année dernière, c’est très peu », souligne-t-elle.

Comme tout le monde, elle aussi pointe du doigt l’insécurité qui freine l’activité économique. Malgré cela, elle garde espoir. « Je souhaite que la situation s’améliore pour que nous puissions tous retrouver une vie normale », conclut-elle.
Même si la morosité du marché pèse sur les commerçants, tous gardent en eux une lueur d’espoir. Dans l’attente de jours meilleurs, chacun s’accroche à la volonté de voir le Burkina Faso retrouver paix et prospérité.
Diane SAWADOGO (Stagiaire)/ MoussoNews