Flambée des prix des denrées alimentaires : vendeuses et consommateurs de légumes agonisent
L’augmentation sans cesse du prix des condiments inquiète les consommateurs et les vendeuses. Les denrées de première nécessité deviennent de plus en plus chères et rares. Des vendeuses très remontées à cause de la situation qui prévaut, souhaitent qu’une solution immédiate soit trouvée au risque de voir des familles mourir, faute de nourriture.
C’est un marché de Dassasgho – un quartier de Ouagadougou- presque vide que nous visitons en cette matinée du 17 mai 2022. La récente flambée des prix des denrées alimentaires semble avoir ôté à ce marché populaire de la capitale son lustre d’en temps. Pire il n’y a presque pas de condiments sur les tables des vendeuses. Mme Traoré une restauratrice venue faire le marché avoue être beaucoup affectée par cette hausse de prix. Elle confie qu’elle ne continue à vendre que pour faire plaisir à ses habitués. « La grosse boîte de tomate coûte actuellement 2900 F CFA, le paquet de Maggi 1200 F CFA, le bidon d’huile de 20L à 24.000F CFA, quant au kilo du poisson il faut débourser 1200 F CFA pour l’avoir, les tas de tomates sont à 500F CFA, oignons 200F CFA. Est-ce qu’on peut s’en sortir avec ça ? On ne parle plus de bénéfice à ce stade, on veut juste satisfaire nos clients » a- t – elle déplorée.
Au côté sud du marché, Jacqueline Naré venue s’approvisionner en condiments pour la semaine demande aux autorités de bien vouloir se pencher sur la flambée des prix. « Tout a augmenté, la popote ne suffit même plus. Il faut réduire certaines dépenses et garder ce qui est vraiment nécessaire. Je n’achète plus la tomate juste la pâte de tomate » confie-t-elle. Et de conclure « Il faut que le gouvernement trouve une solution rapide pour ne pas voir sa population disparaître ».
Certains engrais étant de mauvaises qualités, la conservation des produits périssables comme les légumes deviennent de plus en plus difficiles. Nacoulma Abzeba, une vendeuse de légumes frais témoigne : « Mes tomates ont quitté la ville de Dori hier ( 16 mai, ndlr) et beaucoup sont déjà pourries. L’engrais n’est pas de bonne qualité. Je souhaiterais que le gouvernement soit regardant sur cet aspect. Si l’engrais est de bonne qualité, nous pourrons conserver nos produits pendant une semaine au moins. Le prix du panier de tomate varie entre 40.000F à 50.000F CFA », informe-t-elle.
Par exemple, poursuit – elle : « Avant le prix du panier de tomates était compris entre 10.000F et 20.000F CFA. Le prix ne fait qu’augmenter et le marché est au ralenti. Le plus souvent j’engrange des pertes. L’Etat doit faire quelque chose et très rapidement ».
Le désespoir s’empare chez certaines marchandes de légumes au marché de Dassasgho. A tel point que l’une d’entre elles, Kalmogho Mariam, confie être au bord de l’abandon de son activité rémunératrice de revenus.
Pour cause, le manque croissant de clientèle à cause de la cherté de la vie. « Je me lève chaque matin, je pédale mon vélo pour venir vendre et je n’arrive même pas à vendre 1000F CFA par jour. Parfois j’ai envie d’abandonner, mais pour faire quoi ? Je suis obligée de porter ma marchandise faire le tour du marché pour espérer avoir un peu d’argent. Nous vendons les tas d’ognons à 500F CFA. Quant aux concombres 5 à 500F CFA, souvent tu es obligé de diminuer le prix pour avoir ta ration journalière. Je suis vieille et je n’ai pas de soutien. Je demande au gouvernement de nous venir en aide », conclue t – elle.
Zizien Rachiratou Nathalie/ Stagiaire
Mousso News