Gouvernance au Burkina : « Le pouvoir de Paul-Henri Damiba est l’image de Roch Kaboré » (Ren-Lac)
Le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) se conforte dans ses doutes sur la gouvernance de la Transition dirigée par Damiba. Au cours d’une conférence de presse ce mardi 21 juin, les responsables du réseau ont exprimé leurs inquiétudes face à la dégradation de la situation sécuritaire et l’inaction du gouvernement dans l’instauration d’une bonne gouvernance.
De février à juin 2022, soit 5 mois, la Transition burkinabè ne présente aucune lueur d’espoir selon le réseau national de lutte anti-corruption. « Les attaques armées se sont multipliées voire amplifiées, gagnant plusieurs parties du territoire national d’Est en Ouest et du Nord au Sud. L’armée peine toujours à les contrer. L’attaque meurtrière à Seytenga dans le sahel il y a de cela une dizaine de jours en est une preuve de l’inefficacité de cette dernière », énumère Sagado Nacanabo, secrétaire exécutif du Réseau. Le bilan le plus lourds des attaques terroristes reste pour l’heure celui de Seytenga avec 86 morts selon le gouvernement de la Transition.
Hausse du nombre de déplacés internes
De l’espoir de voir les déplacés internes retourné enfin chez eux, c’est tout le contraire qui se laisse constater. « Les populations ne font que fuir leurs localités. Près de 2 millions de Burkinabè qui fuient leur terre », déplore le conférencier. A cela s’ajoute la fermeture totale de 185 centres de santé ainsi que le fonctionnement à minima de 354 autres. 685 935 élèves étaient privés du droit à l’éducation avec la fermeture de 4 148 écoles.
Des salaires des ministre passé du simple au double
Après cette description alarmante de la situation nationale, Sagado Nacanabo, ajoute que sur le plan de la gouvernance, les premiers pas d’un régime sont déterminants pour savoir si la marche à suivre est bonne ou pas. Le REN-LAC exprimait déjà ses doutes dans une déclaration faite le 24 Février, sur le changement du paradigme au sommet de l’Etat.
Aujourd’hui, la gestion quotidienne des affaires par la transition montre que le pouvoir actuel à l’image de son prédécesseur déchu ne semble pas avoir pris la pleine mesure des aspirations populaires.
La preuve en est que les salaires servis aux membres du gouvernement sont passés du simple au double. Le salaire est passé de 973 320 à 2 386 256 pour les ministres et de 1 089 720 à 2 782 717 F CFA pour le premier ministre.
Le conférencier Sagado Nacanbo affirme par-là dans son discours qu’à l’évidence, sans une lutte résolue et sincère contre la corruption et la mal gouvernance, la restauration de l’intégrité du territoire dont le Président Damiba semble faire son principal objectif sera vouée à l’échec.
En tout état de cause le REN-LAC encourage les populations à poursuivre leurs actions de veille citoyenne afin de contraindre les autorités à l’exemplarité et au respect des principes de la bonne gouvernance.
Hadéja Keita/Stagiaire
Hadéja Keita, toutes mes félicitations 🥳
C’est un séduisant article.