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Hygiène menstruelle : L’élimination des serviettes hygiéniques jetables, un véritable casse-tête pour les femmes
Pour de nombreuses femmes au Burkina Faso, l’utilisation des serviettes hygiéniques jetables pose non seulement un défi pendant leurs règles, mais également après, lorsqu’il s’agit de les éliminer. Ce problème constitue un véritable casse-tête pour elles chaque mois.
Les serviettes hygiéniques jetables sont souvent composées de matériaux non biodégradables, ce qui pose un sérieux problème en termes de gestion des déchets.
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Au Burkina Faso, où les systèmes de gestion des déchets sont limités, l’élimination adéquate de ces produits représente un défi majeur.
Les serviettes hygiéniques usagées sont souvent jetées dans les toilettes ou simplement abandonnées dans des endroits inappropriés, ce qui peut contribuer à la pollution environnementale et à la propagation des maladies.
Chacune a sa façon de s’en débarrasser
Les serviettes hygiéniques étant à usage unique doivent être éliminer et cela constitue un casse-tête pour nombre de femmes. Ainsi, certaines les brûlent à l’air libre, d’autres les lavent avant de les jeter suremballées dans un plastique noir, les jettent dans les toilettes, bouchant ainsi les canalisations ou les enterrent dans un trou.
Séphora Thiombiano, agent commercial affirme avoir développer une méthode simple pour s’en débarrasser plus facilement. En effet, la jeune femme, chaque mois brûlent les serviettes usagées afin de les réduire en cendre à laquelle elle ajoute une grande quantité d’eau qu’elle verse après. « Avant je ne savais pas comment me débarrasser de ces serviettes. Un jour j’ai décidé de les bruler et ma sœur m’a proposé de mettre de l’eau dans la cendre obtenue et de jeter. Depuis ce jour j’ai adopté cette façon de faire et je ne m’en plains pas », explique-t-elle.
Tout comme elle, Jessica Bonkoungou, mère de trois enfants indique les laver dans une grande quantité d’eau avant de les emballer soigneusement dans du plastique qu’elle met à la poubelle. « J’ai toujours lavé les serviettes hygiéniques pour enlever le sang avant de les jeter à la poubelle. Cette façon de faire, je l’ai apprise de ma maman et c’est ce que j’ai aussi appris à mes filles qui la trouve très salissant », confie-t-elle.
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Les jumelles Abigaëlle et Anaëlle Ouédraogo étudiantes, quant à elles, préfèrent jeter les serviettes hygiéniques usagées dans des toilettes traditionnelles car disent-elles « Notre maman nous a conseillé de jeter nos serviettes dans les toilettes traditionnelles. Ainsi nous pouvons évitons que des personnes mal intentionnées ne récupèrent ce sang menstruel pour des usages mystiques (rendre infertile, provoquer la chance dans l’exploitation de l’or, etc.) ».
Initiatives locales et solutions durables
Face à l’élimination des serviettes hygiéniques jetables, des initiatives locales émergent pour promouvoir des solutions durables. Des structures et des organisations de femmes encouragent l’utilisation des serviettes hygiéniques réutilisables. Elles ont été confectionnées avec des tissus locaux, offrant une alternative durable et économique aux produits jetables.
« Les serviettes réutilisables sont celles que j’utilise depuis un moment et j’en suis ravie. L’élimination de celles jetables était une source permanente de stresse pour moi. Avec celles que j’ai non seulement j’économise mais je ne suis plus stressée », raconte Edwige Sanou, entrepreneure.
Anissa Nacanabo, commerçante est une grande adepte des serviettes réutilisables pour des raisons de santé et aussi pour le confort qu’elles procurent. « Les serviettes réutilisables fait avec du tissu local procure un confort agréable et ne sont pas comme celles jetables qui occasionnent des démangeaisons. Elles me procurent un bien-être et ma santé est préservée », indique-t-elle.
La manière dont les femmes gèrent l’élimination des serviettes hygiéniques jetables est un défi sérieux qui nécessite une approche intégrée et collaborative.
En adoptant des solutions durables et en renforçant l’éducation et la sensibilisation, il est possible de promouvoir une gestion menstruelle plus saine et plus respectueuse de l’environnement, tout en préservant la dignité des femmes et des filles.
Mireille Sandrine Bado/MoussoNews
