« Ici, nous n’avons jamais vu des femmes faire la pêche… », Bargho Sayouba

Aux abords du barrage de Tanghin situé à Ouagadougou, c’est la masculinité absolue : Pas de femmes parmi les pécheurs. N’étant pourtant pas un interdit, les amoureux de la piscicole justifient la rareté des femmes par la peur.  

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Barrage de Tanghin.

« On ne voit pas de femmes pratiquer la pêche ici au barrage juste parce qu’elles ont peur de l’eau », a d’entrée témoigner un pécheur. Par peur, des femmes évitent donc de faire la pêche au barrage de Tanghin comme les hommes. Elles préfèrent rester aux abords du barrage pour nettoyer les poissons afin de les vendre ou choisissent nettement de rendre propre le barrage en lui débarrassant des plantes nuisibles.

Contrairement au barrage de Tanghin où les femmes fuient la pêche, certains poissonniers confirment que dans certaines localités du Burkina, des femmes la pratique : C’est le cas de Bagré, Sourou…

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Bargho Sayouba, président de l’association des pécheurs et écologiste du Kadiogo.

A entendre le président de l’association des pécheurs et écologiste du Kadiogo, Bargho Sayouba, il n’y a pas de femmes parmi eux parce qu’elles ne s’y intéressent pas. Il affirme que dans des sites au Sourou, à Bagré il y a des vieilles de 70 ans et des jeunes filles qui pratiquent très bien la pêche. « Au barrage de Tanghin ici, nous n’avons jamais vu une femme faire la pêche. Elles ont peur. Sinon ce n’est pas lié à la tradition. Pourtant si nous en voyons, nous allons plutôt les encourager », a-t ’-il souligné.

Comme à Bargho Sayoubo, Issouf Tassembedo, pécheur au barrage de Tanghin soulève le manque de courage des femmes. Il atteste qu’à Kompienga, il y’a couramment des femmes qui font la pêche. Cependant il nuance que ce sont d’origines étrangères venues du Mali, Bénin, Togo, Ghana. « A Kompienga, tout le monde fait la pêche, homme, femme, enfant. Les femmes rentrent courageusement dans l’eau toutes seules peu importe la quantité et font la pêche. D’autres aident leurs maris en jetant les filets. Certaines d’entre elles utilisent leur pirogue et vont plus loin que les hommes », a-t-il témoigné.

Lire aussi: Ouagadougou : Une mobilisation citoyenne pour sauver le barrage de Tanghin – Mousso News

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Le filet de Issouf Tassembedo, un pécheur au barrage de Tanghin.

Tous ces pécheurs clament que les femmes manquent de courage pour pratiquer la pêche de poissons au barrage de Tanghin. Toutefois, ils soutiennent qu’il y a certains endroits où la quantité d’eau est moindre et qu’elles entrent et recueillent les poissons avec des paniers.

Annick HIEN/MoussoNews

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