#InstantDiasporaBurkinabè : Danny Somda, l’étudiant consultant qui désire former les plus jeunes
Danny Somda est un burkinabè qui vit en France depuis cinq ans. Titulaire d’un Master d’Actuariat (mathématiques appliquées à l’assurance et à la finance), il y travaille comme consultant en Gestion de risques au sein des institutions financières. Il a en projet d’accompagner les plus jeunes à travers l’enseignement.
- Présentez-vous à nos lecteurs ?
Je m’appelle Danny Somda, burkinabé vivant en France, et je travaille comme consultant en gestion de risques au sein d’institutions financières telles que les assurances et les banques.
- Quel est votre parcours scolaire ?
J’ai effectué l’essentiel de mon parcours scolaire au sein du complexe scolaire Sainte Famille de Pissy, du CM1 à la Terminale. J’ai eu l’immense chance d’avoir des enseignants exceptionnels et de bénéficier d’un cadre propice dans cette école catholique. Cela m’a permis d’obtenir d’excellents résultats au CEP, au Brevet et au Baccalauréat. Ayant obtenu le baccalauréat avec mention très bien, j’ai eu la chance d’être sélectionné pour la bourse de la coopération marocaine. Je me suis alors retrouvé au Maroc, étudiant les mathématiques et l’informatique à la Faculté des Sciences d’El Jadida. Après l’obtention de mon diplôme, j’avais le choix entre un parcours d’ingénieur au Maroc ou une Licence en mathématiques en France. Mon vif intérêt pour les mathématiques m’a alors poussé à rejoindre la France où, un an plus tard, après des concours, j’ai intégré une école d’Actuariat (mathématiques appliquées à l’assurance et à la finance). Une fois le Master d’Actuariat en poche, j’ai décidé de poursuivre une année supplémentaire en ingénierie économique et financière pour parfaire mes compétences.
- Dans quel pays êtes-vous ?
Je vis en France depuis environ cinq ans et je réside actuellement en Île-de-France, une région très dynamique, surtout en cette période des Jeux Olympiques de 2024.
- Pourquoi le choix de cette ville ?
L’Île-de-France offre de vastes opportunités professionnelles. J’y suis arrivé dans le cadre de mes stages académiques et pour mon Master de finance.
- Étudiant en Banque -Finance-Assurance, pourquoi le choix de cette filière ?
Le choix d’étudier l’actuariat et la finance est né de mon intérêt pour des métiers faisant appel à des connaissances transversales. Ces professions requièrent des compétences en mathématiques, en informatique, en droit, en comptabilité en intelligence artificielle … Ce sont des métiers qui exigent une rigueur scientifique, une capacité à prendre du recul et à communiquer efficacement avec un auditoire non initié aux sujets techniques.
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- Membre du réseau international des jeunes pour l’échange et la promotion humaines (Rijeph), quelles ont été vos motivations pour y adhérer ?
Je suis membre du Réseau international des jeunes pour l’échange et la promotion humaine (RIJEPH ) depuis environ trois ans. Il s’agit d’une association créée en 2011 par des étudiants et des enseignants souhaitant promouvoir les échanges, la promotion humaine et la fraternité universelle. Le Rijeph regroupe des jeunes de différentes nationalités partageant des valeurs de fraternité, d’humanisme, de spiritualité, de solidarité, de recherche scientifique, de convivialité et de paix. J’ai adhéré à cette association grâce à un frère de la Sainte Famille qui enseigne la philosophie en France, dans le cadre d’un programme doctoral.
- Quelles sont les activités que vous menés au sein de votre association ?
Nous y organisons plusieurs activités récréatives et des conférences avec des experts sur divers thèmes, avec une attention particulière sur le développement de notre pays et de l’Afrique en général. À titre d’exemple, le Rijeph a mis en place le projet HELP, visant à soutenir, à la hauteur de nos moyens, des jeunes filles dans la région nord du Burkina Faso, en proie au terrorisme, par le financement de leur scolarité et de leurs fournitures scolaires.
- Comment arrivez-vous à concilier vos études travail et votre engagement associatif ?
Concilier études travail et engagement associatif n’est pas chose aisée, mais une bonne ambiance au sein du groupe et les impacts positifs, aussi minimes soient-ils, nous donnent la volonté de mieux nous organiser afin de tenir nos engagements aussi bien sur le plan professionnel que academique.
- Comptez-vous un jour revenir au Burkina ?
Si l’opportunité se présente de travailler pour mon pays, je n’hésiterai pas à apporter mes compétences à sa construction. Je suis de près le dynamisme du secteur bancaire et de l’assurance au Burkina Faso. D’énormes progrès restent à faire, mais certaines institutions émergent déjà comme des champions dans leur domaine en Afrique, ce qui est très encourageant.
- Avez-vous des projets pour le pays des hommes intègres ?
Des dignes fils et filles du Burkina ont déjà mis la barre très haute en matière de mise en place projets. Je suis particulièrement sensible à ceux opérant dans la finance et l’assurance. Le véritable défi est de consolider les projets existants et de les accompagner du mieux possible, à travers des politiques d’État favorisant l’initiative entrepreneuriale et la disponibilité de personnel qualifié. Cela passe par la mise en place de formations universitaires adaptées et par l’opportunité donnée aux jeunes de montrer leur enthousiasme et leur talent. À moyen terme, j’aimerais peut-être accompagner des étudiants dans leur formation, à travers l’enseignement, si l’occasion se présente.
- Votre mot à l’endroit de la jeunesse ?
En toute humilité, le seul mot que j’aurais à leur dire est : persévérance. Nous connaissons tous des échecs, mais il suffit parfois de réussir une seule fois pour changer de cap et prendre une meilleure direction. Bien que l’école ne soit pas le seul moyen de réussite, peu importe ce que l’on fait, l’honnêteté et le sérieux dans le travail paieront toujours. Un dernier conseil serait de ne pas hésiter à s’approcher, avec politesse bien sûr, des personnes ayant déjà un parcours que l’on souhaite suivre. Les réseaux professionnels existent pour cela, et obtenir la bonne information au bon moment peut tout changer. Je ne pourrais terminer sans adresser un mot aux FDS (Forces de Défense et de Sécurité) qui donnent leur vie pour la survie de notre nation. Nous les portons dans nos prières et sommes extrêmement reconnaissants pour leur sacrifice quotidien.
Interview réalisée par Mireille Sandrine Bado/MoussoNews