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#InstantDiasporaBurkinabè | En France, Françoise Seni construit une carrière en conseillère d’images
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Thigatoua Françoise Seni est conseillère en image et étudiante en master cinématographiques en France. Passionnée par le cinéma et la mode, elle décide d’entreprendre une carrière de conseillère d’image pour aider les gens à mieux se mettre en valeur.
- Présentez-vous à nos lecteurs ?
Je suis Thigatoua Françoise Seni, étudiante en dernière année de master d’études cinématographiques à La Sorbonne Nouvelle et Conseillère en image.
- Pourquoi le choix de la France et depuis quand vous y résidez ?
Je suis arrivée en France en 2019 pour rejoindre ma famille et aussi continuer mes études d’art.
- Vous êtes précisément dans quelle ville ? Pourquoi le choix de cette ville de la France ?
Je suis précisément à Paris. Ma famille y vit et mon université se trouve également dans cette ville. Aussi la ville de Paris me plait bien car j’y trouve beaucoup de magasins de mode, de créateurs renommés ou non et ça m’inspire beaucoup quand je sors.
- Comment se passe votre intégration ? Est-ce que vous vous sentez à merveille dans ce pays ?
L’intégration n’a pas été simple car dès mon arrivée il a eu la période COVID et presque plus d’une année et demi j’ai pris les cours à distance. Les évènements festifs étaient aussi annulés. Mais maintenant ça va. Je sors un peu.
Je me sens bien, entourée de ma famille, sinon je suis quelqu’un qui aime beaucoup voyager mais pour l’instant mes priorités sont mes études et le travail.
- Quel est votre parcours académique ? Quel est votre parcours académique ?
J’ai un baccalauréat Lettres et Philosophie 2017, une première année de Licence en Audiovisuel à ISIS-SE à Ouagadougou en 2019, une double Licence en Lettres et Cinéma à La Sorbonne Nouvelle à Paris en 2022, un diplôme de conseillère en image obtenu en 2021 et là je suis à ma dernière année de Master cinéma, toujours à La Sorbonne Nouvelle.
- Du cinéma et une passion pour la mode à maintenant conseillère en image ? Quelle est l’histoire qui se cache derrière ce vécu ?
J’ai fait mes premiers pas dans le cinéma en 2012 et c’était une belle expérience. J’ai rencontré des personnes merveilleuses notamment Abdoul Bagué. Par ailleurs, pour moi le cinéma au Burkina Faso n’accordait pas trop d’importance à l’esthétique, aux couleurs, aux styles. Il y’avait très peu de collaboration avec les stylistes burkinabé aussi. C’est pour cette raison que petit à petit je me suis intéressée à la mode. C’est par la suite que j’ai décidé de me former et devenir conseillère en image pour aider les personnes à mieux se mettre en valeur.
- Qu’est-ce que le métier de conseillère en image ? Et quelle formation aboutit-t-elle à cette compétence ?
Le métier de conseillère en image consiste à évaluer le style d’une personne, sachant que nous avons en nous trois styles : un style primaire, secondaire et tertiaire, et de l’accompagner dans l’amélioration de sa manière de se vêtir. Après aussi il y’a ce côté où on accompagne les personnalités publiques à s’approprier une identité propre.
La formation se fait dans un centre spécialisé et les motivations pour faire cette formation est très prise au sérieux avant l’acceptation du dossier. Le côté moral est engagé car il s’agit très souvent de redonner confiance à ses clients.
- Quel est le quotidien d’une conseillère en image ?
La plupart du temps je fais les premiers bilans de style à distance, après j’ai des rendez-vous où je me déplace souvent pour l’étude de colorimétrie de mes clientes et les tris de dressings. Les journées shopping sont généralement prises après tout ça et on y consacre une demi-journée.
- Est-ce un métier rentable ? Combien gagnez-vous à la fin du mois ?
Pour l’instant je le fais de temps en temps et tout dépend du nombre de clients que j’ai et aussi de chaque situation donc il m’est difficile de dire un montant.
- Quels sont les challenges de ce métier en France ?
En France, ça va vraiment. Avec le nombre de magasins de mode et les tendances qui changent à tout moment, beaucoup sont perdus dans les choix des vêtements et mélangent leur style. Donc je les accompagne à rester fidèle à leurs identités tout en restant dans la tendance.
- Avez-vous des projets pour le Burkina ou au Burkina ?
Oui j’ai pas mal de projets au Burkina Faso notamment celui de réaliser un film et pleins d’autres.
- Pensez-vous revenir au pays un jour ?
Oui, j’aime trop mon pays.
- Si l’on peut dire que vous êtes bien intégrée, aujourd’hui, en France, pensez-vous que tout cela allait bien se passer vu vos craintes au début ?
Non au début vraiment ça n’a pas été simple. Avec le COVID et je suis arrivée dans un pays où tout est du cent à l’heure, en plus je suis arrivée en période hivernale. Ma chance j’ai ma mère, ma sœur et quelques amis ici qui m’ont été d’un grand soutien.
- Connaissez-vous des conseillers ou conseillères en image au Burkina ?
Lors de ma formation en 2021, je ne connaissais aucun conseiller en image au Burkina Faso. Et actuellement je n’ai pas encore eu l’opportunité d’en connaître mais je pense que y’en a.
- Ce métier peut-il avoir de l’avenir dans un pays comme le Burkina ?
Ah ! C’est vrai que lors de ma formation beaucoup m’ont dit que c’était des ‘’trucs de blancs’’ mais moi je suis un peu têtue. J’avais mon idée en tête donc je suis allée jusqu’au bout. Actuellement au Burkina Faso les gens commencent à comprendre l’impact que notre image peut avoir donc je pense que ce métier à de l’avenir au Burkina Faso.
- L’image d’une personne, d’une marque, d’une société, etc… quel est le premier élément à soigner ?
C’est le style vestimentaire, on dit que l’habit ne fait pas le moine mais moi je dis que c’est à travers l’habit qu’on reconnaît le moine. Soigner son apparence n’est pas synonyme de porter des marques mais de se rendre propre et présentable, que les gens comprennent que vous prenez soin de vous. Cela crée un climat de confiance chez votre interlocuteur. Après il faut également travailler son charisme et sa façon d’être, sa prestance. Il ne s’agit pas là non plus de changer complètement sa nature mais de s’assumer pleinement et d’avoir du respect pour soi et pour chaque être humain : petit et grand.
- A votre avis les jeunes doivent-ils avoir peur de prendre les risques de l’aventure ?
Tout dépend de la situation. Si vous avez l’occasion de voyager et découvrez le monde (dans les normes), oui, mais si non rester et construisez. Le bonheur peut se construire partout dans le monde.
- Quel est votre espoir pour l’entreprenariat des jeunes en Afrique, en particulier au Burkina ?
Moi quand je regarde les jeunes de ma génération je suis fière de nous et je pense que l’avenir sera prospère.
- Quel est votre souhait pour le Burkina ?
La paix, et la fraternité. Le reste on va travailler pour les avoir.
Interview réalisée en ligne par Mireille Sandrine Bado/MoussoNews