#InstantDiasporaBurkinabè : Mariam Sinka/Diébré promeut les mets ‘’made in Burkina Faso ‘’ au Mali depuis plus de 10ans
Mariam Sinka/Diébré est une Burkinabè résidente à Bamako au Mali depuis plus d’une dizaine d’années. Titulaire d’un Bac G2, elle est une grande passionnée de cuisine. Promotrice de mets locaux, elle offre au quotidien un voyage culinaire créatif, traditionnel et moderne aux compatriotes burkinabè et maliens.
- Présentez-vous à nos lecteurs ?
Je suis Mariam Sinka Mariam, je suis mère de trois enfants et je réside à Bamako au Mali.
- Quel est votre parcours scolaire ?
Je suis titulaire d’un Bac G2 en comptabilité que j’ai obtenu au Burkina Faso et j’y ai même travaillé pendant 17 ans comme agent de recouvrement.
- Depuis combien de temps vivez-vous au Mali ?
Je vis au Mali depuis 17ans. Je suis arrivée à Bamako en 2007 avec mon époux.
- Quelle a été la raison de votre installation dans ce pays ?
La raison de mon installation dans ce pays est tout simple. J’ai suivi mon époux en laissant tout derrière moi avec les enfants qui ont été muté ici au Mali, précisément à Bamako.
- Êtes-vous bien intégrée ?
Pour ce qui est de l’intégration, j’avoue que je suis très bien intégrée. Je n’ai pas rencontré de difficultés pour cela.
- Réputée pour vos mets traditionnels, qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans ce domaine ?
J’ai une passion pour la cuisine depuis toute petite. J’ai vécu dans un quartier avec une maman qu’on appelait ‘’tantie Yaaba’’ qui ne faisait que des mets traditionnels. J’ai donc décidé d’apprendre avec elle comme si un jour on m’aurait demandé de le faire dans un autre pays et voila qu’aujourd’hui je suis devenue une référence de mets traditionnels burkinabè à Bamako.
- Parlez-nous de votre passion pour la restauration ?
J’adore voir les gens bien manger. Je me suis donné à fond à cette passion pour la restauration. Partout ou j’allais, j’étais curieuse de découvrir les mets qui étaient proposés parce que j’adore la cuisine. Faire à manger et voir les gens autour de moi se régaler me met de bonne humeur et me remplit de joie. C’est cette raison qui m’a poussé à me consacrer à la restauration et à vivre pleinement ce qui plait et parvient à m’épanouir. Alors je m’y investi avec amour.
- Quelle est la particularité de vos mets ?
Je mets un accent sur les mets tels que le gonré, le souma, le zamnè. Ces des plats que l’on peut avoir facilement au Burkina alors j’ai décidé de m’y concentrer car ici on ne peut pas en avoir facilement les feuilles pour certains mets. Je suis focalisé sur les mets typiquement burkinabè comme le boussangue touba, le poulet au soumbala et au rabilé, le riz au soumbala, le faro, et beaucoup d’autres mets de chez moi.
- Avez-vous un restaurant à Bamako ? Ou est-ce en projet ?
J’avais un restaurant il y a sept ou huit ans vers le palais de la culture. Mais après trois ans de fonctionnement, le propriétaire qui a constaté que les choses se passait bien et que j’avais les travailleurs de la MUNISMA comme clients a réclamé son local. C’est comme ça que tout à chamboulé en un seul jour. Je n’ai plus de restaurant mais je suis tellement connu que je n’ai pas forcement besoin de restaurant. De bouche à oreille les gens me recommandent c’est ainsi que j’ai gardé le contact de beaucoup de personnes.
- Est-ce que le domaine de la restauration est rentable à Bamako ?
Le domaine de la restauration est rentable à Bamako. Quand les mets sont bien faits, les gens achètent sans trop prêter attention au prix. Il n’y a pas assez de feuille ici du coup on ne peut pas vendre au même prix qu’au pays. Par exemple avec 200 FCFA de babenda au pays et être rassasié mais ici ce n’est pas le cas. Je suis ici depuis longtemps donc je sais où avoir les feuilles pour les mets. Le domaine de la restauration ici est vraiment rentable.
- Quels sont vos projets pour promouvoir la cuisine burkinabè au Mali ?
Je n’ai vraiment pas de projet dans ce sens. Je n me vois pas encore durant des années à le faire. Je préfère retourner dans mon pays. Quelqu’une d’autre viendra me remplacer. Je ne me vois pas ouvrir un restaurant car beaucoup de mes clients étaient les expatriés et beaucoup d’entre eux sont repartis et la consommation à considérablement baissée pour prétendre ouvrir un restaurant de mets locaux.
- Le Burkina fait face à l’hydre terroriste depuis quelques années, comment vivez-vous cette situation depuis le Mali ?
Notre pays traverse des moments difficiles et ce cela est un cauchemar pour les Burkinabè vivants au Mali. Nous vivons la situation comme si nous étions là-bas. Ce sont des sueurs froides au regard de tout ce qui se passe. Ce n’est pas simple mais nous prions le bon Dieu que tout cela prenne fin et avec tout l’investissement de nos autorités je crois que cela sera très vite derrière nous.
- Comptez-vous revenir au pays ?
J’ai des projets pour mon pays. Je compte revenir m’y installer.
- Avez-vous des projets pour le Burkina Faso ?
J’ambitionne mettre en place un restaurant de plats à emporter et de livraison de mes mets locaux dans les services et autres structures si Dieu le veut bien.
- Quels sont vos souhaits pour le pays ?
Je souhaite la santé, la paix, qu’un jour nous oublions le terrorisme et que les populations vaquent à leurs occupations et vivent pleinement. Nous jeûnons et prions afin que Dieu dans sa miséricorde nous accorde sa paix et la protection nécessaire pour notre chère patrie.
Interview réalisée par Mireille Sandrine Bado/MoussoNews
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