« Je ne fais la concurrence qu’avec moi-même », Queenzy, artiste rappeuse burkinabé
Queenzy à l’état civil se nomme Mariam Kaboré. Artiste rappeuse burkinabè, la jeune fille est passionnée de la musique depuis l’enfance. Elle arrête l’école en classe de 1ère suite à des circonstances contraignantes et se lance dans la musique avec le genre -l’Afro-trap-. L’artiste compte sept (7) single sur le marché.
- Comment est née cette passion pour la musique ?
Du primaire jusqu’au lycée, je faisais des ballets, des playbacks, lors de nos activités culturelles. Je faisais tout avec la musique. Même quand j’apprenais mes leçons, je tirais mon inspiration à partir de certains mots de mes leçons. Je prenais certains mots et paroles de mes cours et je transformais en chant. C’est donc ainsi que j’ai eu le déclic de me lancer dans la musique en 2020.
- Et quel est votre genre musical ?
J’ai commencé avec le rap car je me sens beaucoup plus à l’aise avec ce genre musical mais j’ai un style musical très varié. Je fais un peu de l’afro-trap, du dancehall, de l’afro-beat…Ce n’est pas parce que je me suis faite connaitre à travers le rap que je vais me concentrer uniquement sur du rap. Avec mes sons, je veux toucher du tout, afin que tout le monde se sente concerné par mes productions musicales.
Je viens de faire sortir un titre qui parle de l’amour. Mais beaucoup estiment que je m’égare. Beaucoup de mes fans ont exprimé leur peur de voir perdre mes followers. Pourtant, ce n’est pas le cas. Je voulais qu’un son d’amour figure au moins dans mon single même s’il n’est pas dans mon album.
‘’A la vie à la muerté’’ est le son d’amour que j’ai produit. Finalement les commentaires ne sont pas tous négatifs. Il y a ceux positifs aussi et c’est tout à fait normal. Nous sommes dans un pays libre, tout le monde peut parler comme il veut c’est comme ça.
- Combien d’album ou de single sur le marché ?
Je n’ai pas d’album pour le moment mais j’ai déjà 7 singles sur le marché.
- Quels sont vos liens les autres rappeuses du pays en particulier Imelda, Rin’ka ?
Je m’entends bien avec les autres rappeuses du pays. Je ne fais de la concurrence avec personne. On se connait, Elles sont là, je suis là aussi.
- Meilleure rappeuse 2023 au Burkina. Quelle a été votre stratégie de communication sur cette compétition ?
Il n’y a pas eu de stratégie. Nous avons juste suivi les consignes et nous savons remporter le trophée. Il y avait des votes à faire sur les réseaux sociaux, il y avait aussi des votes par messages sans oublier la décision finale du jury. Pour les votes, j’écrivais aux gens dans les inbox, je leur demandais de voter. Je pense que si ce n’est pas bon, le jury ne va pas donner de trophée. Nous avons beaucoup travaillé. On n’est pas allé seulement regarder les gens et avoir ce trophée. Tout le monde méritait ce trophée. Moi en particulier, je sais que je l’ai mérité. Le meilleur a gagné. C’est toujours comme ça.
- Sur les réseaux sociaux, beaucoup ont contesté ce classement en estimant que vous ne méritez pas le trophée, quel a été votre ressenti ?
Tout le monde est libre de dire ce qu’il pense sur les réseaux sociaux, ils parlent sans intérêt, perce qu’ils n’ont rien d’autre à dire. Les uns ont parlé en bien, d’autres ont dit que je n’ai pas mérité le trophée. Moi je travaille seulement en espérant que demain sera meilleur. Je n’ai pas le temps à faire la concurrence avec une tierce personne. Je ne fais la concurrence qu’avec moi-même. Pour cette compétition, j’ai mis tout en œuvre pour la gagner. J’ai respecté les consignes du comité d’organisation, j’ai encouragé ma communauté à voter pour moi et j’ai gagné, c’est l’essentiel. Je n’ai pas de comptes à rendre.
- Vous avez été connu et révélé au public à travers le titre « Les go de Ouaga » de quoi parle cette musique ?
A travers mon titre les « gos de Ouaga », je magnifie les jeunes filles de ce pays en particulier celles de Ouagadougou. Moi, je suis magnifiée. Je montre à quel point les filles sont belles, magnifiques, chiques…Elles ont du style.
- Au Burkina, quel est l’artiste musicien qui vous inspire ?
Au Burkina, j’écoute un peu de tout. Par exemple, la maman Abib Sawadogo, Floby, Smarty, j’écoute beaucoup d’autres d’artistes.
J’adore aussi ma sœur miss Tania. Elle a été ma marraine à ma conférence de presse sur le lancement de mon single ‘’La sauce’’. Dans un futur proche, il pourrait avoir une collaboration entre elle et moi.
- Avec quel artiste burkinabé aimeriez-vous faire un featuring ?
J’aimerais bien faire un duo avec mon ainée Miss Tanya. J’apprécie énormément tout ce qu’elle fait.
- Vous venez de faire sortir un nouveau titre intitulé ’’A la vie à la muerté’’, de quoi parle-t-il ?
Ça parle de l’amour. Je n’aime pas chanter l’amour mais j’ai voulu varier comme je suis une artiste, je dois toucher du tout. J’ai pris 1 mois, 2 semaines pour réaliser ce titre. Nous avons pris une journée pour l’enregistrement.
Pour la création du beat, je suis juste allée au studio et j’ai demandé à l’arrangeur de me faire un instrumental d’amour. Une fois à la maison, j’ai essayé de répéter un peu avec le beat. Je suis repartie au studio deux jours après pour enregistrer. Et en dix jours-là, on a fini l’arrangement. J’ai récupéré le titre. Je suis reparti au studio, le réalisateur a écouté le son. Au bout d’un mois, deux semaines, nous avons fini tout le projet, de l’enregistrement à la réalisation. Et aujourd’hui, le son est déjà disponible sur toutes les plateformes.
- Vivez-vous uniquement de votre musique ?
Je mène une autre activité en dehors de la musique. Je travaille dans une agence de communication qui me permet de vivre en dehors de la musique. Avec ma paie, j’investis un peu dans ma carrière musicale. De plus, j’ai un très cher ami qui me soutient à tout moment. A ce monsieur nommé Simporé, je dis infiniment merci pour tout.
- Quels sont vos projets futurs ?
Je pense organiser un grand concert. J’aimerais d’abord commencer avec un concert au Cenasa. De là-bas on pourra prévoir le palais des Sports de Ouaga 2000, le Stade Municipal, le stade du 4 août et pourquoi pas à l’international.
- Un message à vos fans !
A toute ma communauté, je l’exhorte à toujours partager les liens que nous leur envoyons. Que tous, continuent de soutenir les artistes de leur pays. Je leur dis merci pour tout le soutien.
Interview réalisée par Annick HIEN / MoussoNews