« Je porte toujours mon casque, c’est une question de vie ou de mort…», Alizeta Sawadogo
Depuis le début de l’année 2024, le gouvernement burkinabé a renforcé les mesures de sécurité routière avec l’imposition du port obligatoire du casque pour tous les détenteurs de motos. Cette mesure entre en vigueur à partir de janvier 2025. Une initiative ambitieuse, qui vise à réduire les accidents de moto et les blessures graves sur les routes du pays.
Le Burkina Faso, comme de nombreux pays de la sous-région, connaît une utilisation massive des motos, considérées comme le principal moyen de transport. Toutefois, cette pratique est également source de risques élevés, en particulier en ce qui concerne les accidents de la route. A cet effet, le gouvernement burkinabè a adopté une règle portant obligation du casques pour les motos achetées à partir du 2 janvier 2024.
Dans les rues de Ouagadougou, où la moto reste le moyen de transport privilégié, plusieurs usagers ont partagé leurs avis sur cette réglementation.
Nous avons interrogé quatre usagers, dont deux portent déjà le casque et jugent la mesure « très bénéfique ». Le port du casque est devenu une habitude qui leur permet de se sentir plus en sécurité sur les routes.
« Je porte toujours mon casque, c’est une question de vie ou de mort. Les accidents peuvent arriver à tout moment, et le casque est là pour protéger notre tête. C’est une bonne initiative, et je pense que tout le monde devrait respecter cette règle», a expliqué Alizeta Sawadogo, une coiffeuse qui arpente quotidiennement les rues de la capitale.
Un autre usager, Yolande Bambara, partage également cet avis. « Le casque est essentiel pour prévenir les traumatismes crâniens en cas d’accident. Je conseille à tout le monde d’en porter un, car cela peut sauver des vies », a-t-elle expliqué.
« En plus de nous protéger en cas d’accident, le casque a aussi un autre avantage : il nous aide à nous préserver du soleil et protège nos yeux des poussières et saletés de la route », a t-elle rétorqué.
Ses point de vue rejoignent les recommandations des experts, qui affirment que le port du casque peut réduire de 42 % le risque de décès et de 69 % celui des blessures graves lors d’un accident.
Noël Zongo, poissonnier à Gounghin, se montre également favorable à l’initiative. Il prévoit d’acheter un casque dans les jours à venir. Cependant, il profite de l’occasion pour attirer l’attention sur une autre question de sécurité routière, celle du port de la ceinture de sécurité. « À mon avis, les autorités devraient aussi renforcer la réglementation concernant la ceinture de sécurité pour les conducteurs de véhicules. Lorsqu’un accident implique un tonneau mortel, on se rend souvent compte que la personne n’avait pas attaché sa ceinture », a-t-il souligné.
Cependant, un autre citoyen interrogé reste sceptique. Béatrice, qui roule sans casque, se montre plus hésitant. « C’est une bonne mesure, mais pour être honnête, beaucoup de gens ne porteront pas le casque de manière systématique. Le problème, c’est qu’il y a aussi des questions de coût et de confort », a signifié Béatrice.
« Aussi, je n’arrive pas à entendre lorsque qu’on me klaxonne en circulation » a-t-elle répliqué .
Cette observation soulève une préoccupation partagée par plusieurs citoyens : l’accessibilité des casques de qualité à un prix abordable.
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Si le gouvernement a exigé que chaque moto vendue à partir de janvier 2024 soit accompagnée d’un casque, de nombreux Burkinabé s’interrogent sur la disponibilité de casques de bonne qualité dans les magasins locaux.
Oceanne DABONE (Stagiaire)/ MoussoNews