
« Je suis une Yennenga dans l’âme », Djamilatou Diallo

Sacrée Yennenga d’or 2024 par Canal+ Burkina, Djamilatou Diallo incarne une force tranquille au service des femmes. Présidente de l’association ’’Amira’’, elle œuvre à travers des campagnes de sensibilisation, des dépistages de cancers et d’IST. Elle revient sur son parcours, ses défis et ses réalisations.
Créée pour combattre les cancers féminins et les maladies sexuellement transmissibles, l’association « Amira » s’est donnée pour mission de sensibiliser, de former et de dépister. « En plus de cela, nous organisons des activités à but lucratif pour récolter des fonds et soutenir les personnes malades », précise Djamilatou Diallo qui en est la présidente.
L’aventure du prix Yennenga d’or semble avoir été intense pour la jeune femme. “Le Yennenga a été une très belle expérience pour moi. J’y ai vécu toutes les émotions. À un moment, j’ai failli être déstabilisée à cause d’un petit souci qu’il a eu sur les réseaux sociaux, mais je suis restée forte et, vu que je suis honnête, je sais de quoi je suis capable, j’ai persévéré et, franchement, tout cela m’a permis de savoir que j’étais capable de me surpasser », a-t-elle expliqué.

Une résilience qu’elle attribue à l’appui de sa famille et de ses proches, qui l’ont soutenue dans les moments de doute.
Djamila avoue que, grâce à ce prix, elle a pu subventionner les traitements de plusieurs malades, tout en continuant d’élargir ses actions. « Ce trophée m’a permis de faire des dons à des personnes malades du cancer du sein. A subventionner des traitements, et ça m’a ouvert certaines portes que j’espère qui m’aideront à aider toutes ces femmes », a-t-elle expliqué.
Et l’élan ne faiblit pas. Elle prévoit de nombreuses actions sociales dans les mois à venir. En mai, l’association compte organiser, à l’occasion de la journée de la jeune fille , des séances de sensibilisations, de dépistages et de formations, et clore le tout avec un concert caritatif. Le but derrière le concert, c’est de récolter toujours des fonds pour pouvoir subventionner le traitement des personnes malades.
Djamilatou avoue aussi que la compétition lui a également permis de tisser des liens avec les autres candidates. “On a gardé de très bonnes relations. On a aussi des projets sociaux et caritatifs futurs ensemble”, a-t-elle avoué.
Le Yennenga a été, selon Djamilatou, une grande opportunité pour elle. La venue à Ouaga de l’humoriste ivoirienne Nadia Sabeh qui a, organisée par Djamilatou et son équipe, qui a fait la une sur les réseaux sociaux. Ces moments sont pour la Yennenga le plus grand accomplissement de son association.
« Avec l’arrivée de Nadia Sabeh, on n’avait même pas de budget pour payer son transport. On ne savait pas comment imprimer même les tickets ni payer la salle de projection. Et tout cela, en une semaine, on a dû croire en nous pour réussir. C’était tellement bien organisé. Avec une salle de 900 personnes, nous nous sommes retrouvés avec plus de mille tickets vendus », se rappelle-t-elle.

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Mais derrière ces réussites se cache une réalité plus rude, des obstacles que Djamila et son association rencontrent au quotidien.
Le manque de financement, l’absence de siège, de partenariats ralentissent les actions de l’association. « Ma tante est malade, ma sœur est malade, ma mère est malade… et les photos qui vont avec, nous recevons en moyenne 50 appels par jour de personnes malades. Et pourtant, nous n’avons pas les moyens d’aider tout le monde, il faut être dur pour les surmonter », déplore-t-elle.
Face à ces difficultés de grande ampleur et à sa volonté d’apporter plus de sourires aux jeunes filles et aux femmes, Djamilatou lance un appel aux bonnes volontés, aux hôpitaux et aux ONG pouvant les aider à redoubler leurs activités pour sauver des vies.

Conseils de Djamilatou Diallo aux femmes qui combattent le cancer et à toutes celles qui aspirent à participer au Yennenga 2025
« À toutes ces amazones qui luttent toujours contre le cancer, vous êtes des braves femmes. Beaucoup de courage, nous sommes avec vous, nous croyons en vous, vous n’êtes jamais seules. Avoir le cancer ne fait pas de vous une personne maudite, vous pouvez vous relever », lance-t-elle.
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À toutes celles qui aspirent à concourir au Yennenga d’or 2025 de Canal+ Burkina, elle leur recommande surtout le courage. « À vous, braves dames voulant vous lancer pour le Yennenga, ayez la tête sur les épaules, ne laissez jamais les émotions prendre le dessus sur vous. Vous allez trébucher, mais il faut savoir se relever. Tomber n’est pas le problème, c’est rester par terre, le véritable problème. On est toutes des Yennenga dans l’âme », conclut-elle.
Diane SAWADOGO/ MoussoNews