JEF à Tenkodogo : « C’est une édition de réflexions sur la résilience économique des femmes », Aicha Dabré
Les journées de l’entreprenariat féminin se déporte à Tenkodogo dans la région du Centre-Est. Initiée par Aicha Dabré, présidente de Publicitaires associées et gérante d’une agence de communication et d’évènementiel, l’édition de Tenkodogo se penchera sur l’impact de l’insécurité sur les activités économique afin de se donner des idées pour une résilience face à cette réalité. Interview
JEF, édition 2023 à Tenkodogo, pourquoi le choix de cette ville ?
Parce que c’est chez moi (rires) ! Je plaisante bien sûr. Après Ouagadougou pour la première et la deuxième édition, Bobo-Dioulasso pour la troisième et Koudougou pour la quatrième, les JEF devaient se trouver une nouvelle et autre destination, dans une logique de faire tourner l’évènement et de la rapprocher à chaque fois des actrices sur leur terrain et dans leur environnement.
Tenkodogo a été retenue cette fois-ci, pour rendre hommage à l’engagement et au dynamisme des femmes de la région du Centre-Est dans les activités économiques. Des femmes qui sont très organisées et qui s’investissent avec succès dans divers domaines et secteurs.
- « Impact de l’insécurité sur les activités économiques, quelle partition de la femme entrepreneure ? », est le thème de la présente édition, qu’est-ce qui a motivé le choix de cette réflexion ?
Le thème a été choisi en fonction de la situation socio-économique du pays. Nous avons pensé que les Journées de l’entrepreneuriat féminin représentent une belle occasion pour échanger sur les impacts de l’insécurité sur les activités économiques des femmes. Se donner des idées pour une plus grande résilience économique encore des femmes face aux enjeux de la crise sécuritaire que traverse le Burkina Faso.
- Quelles sont les activités au cours de ces journées ?
Nous aurons essentiellement au menu de cette édition :
- une foire/exposition durant 10 jours à la Place de la Nation de Tenkodogo ;
- deux conférences publiques, l’une sur le thème de l’édition et l’autre qui va porter sur l’inclusion financière ;
- des rencontres B to B avec des partenaires et institutions financières ;
- deux formations offertes sur la saponification en poudre et la teinture des pagnes Koko Dunda ;
- une nuit de l’entrepreneuriat pour distinguer des figures féminines de la région du Centre-Est.
- L’impact de l’insécurité est une triste réalité sur les activités économiques, y’a-t-il tout de même des innovations pour cette édition ?
La tenue effective de cette cinquième édition des JEF, dans les conditions sécuritaires et économiques particulièrement sévères que traverse notre cher pays le Burkina Faso, constitue en elle-même à la fois un défi et une grande satisfaction pour nous. Le défi de ne pas baisser les bras, malgré les conditions difficiles d’organisation.
La satisfaction d’offrir aux femmes du Centre-Est et à celles venus d’ailleurs (de l’intérieur et hors du Burkina), une opportunité de faire des affaires et de se dire que la vie continue malgré tout. La principale innovation sera une formation des formatrices offerte à une cinquantaine de femmes (dont 20 femmes PDI par session) en technique de fabrication de savon en poudre et en maîtrise de la teinture.
- Quelles sont vos attentes ?
Ma principale attente est qu’après cette édition, les formatrices qui auront bénéficié des formations offertes puissent former d’autres femmes et que toutes celles-ci puissent vraiment tendre vers une autonomie financière, par le développement d’activités génératrices de revenus. J’espère bien évidemment aussi une forte mobilisation des populations du Centre-Est autour de l’évènement, ainsi que l’accompagnement des partenaires techniques et financiers pour la suite du processus et une capitalisation des acquis.
- Quel est votre message à l’endroit des femmes entrepreneures qui subissent durement justement l’impact de l’insécurité ?
C’est bien vrai que c’est difficile, mais il ne faut pas qu’elles abandonnent. Elles ne doivent pas baisser les bras, mais tenir bon. Après la pluie, le beau temps et de belles opportunités à venir sans aucun doute pour le Faso notre belle et chère patrie.
- La prochaine édition aura lieu dans quelle ville ?
Nous avons une petite idée de la localité qui va accueillir les JEF 2024 si Dieu le veut. Mais permettez-moi de ne pas voler la vedette à Tenkodogo, qui accueille la cinquième édition cette année. Le moment venu, le nom de la prochaine ville d’accueil vous sera révélé.
Interview réalisée par Julie Jessica/MoussoNews