Kadidja Dianda : Celle qui combine la médecine traditionnelle au moderne
Dans un secteur longtemps dominé par les hommes, Kadidja Dianda s’est imposée comme une figure incontournable de la médecine traditionnelle au Burkina Faso. Avec des soins basés sur l’utilisation des plantes, cette mère de famille a su surmonter de nombreux obstacles pour bâtir une carrière florissante. De ses débuts modestes à sa reconnaissance nationale, Kadidja est aujourd’hui une référence dans le domaine.
Kadidja Dianda, résidant dans le quartier Tanghin, au secteur 17 de Ouagadougou est devenue une icône de la médecine traditionnelle au Burkina Faso. Issue d’une famille de tradi-praticiennes, elle a hérité de ses connaissances de sa mère, qui elle-même les avait reçues de sa mère aussi . « C’est un héritage familial précieux », confie Kadidja qui a débuté sa pratique en 2005, après plusieurs années d’apprentissage aux côtés de sa mère. Aujourd’hui, elle aspire à transmettre cet art à ses enfants, convaincue des bienfaits profonds de la médecine traditionnelle, au-delà des simples gains matériels.
Un parcours semé d’embûches
Les premières années de sa carrière n’ont pas été sans difficultés. Kadidja a dû faire face à de nombreux défis pour vendre ses produits et se faire une place dans un domaine autrefois dominé par les hommes. « Mettre mes produits sur le marché était un véritable casse-tête, il fallait d’abord les faire analyser en laboratoire, une étape complexe et coûteuse », se souvient-elle. En plus de cela, son statut de femme dans un milieu largement masculin a compliqué ses débuts. « J’étais souvent la seule femme et en plus lettrée, ce qui suscitait des critiques », raconte Kadidja.
Cependant, sa persévérance a payé. Grâce à son niveau d’étude moyen, elle a su saisir des opportunités que ses devancières n’avaient pas par manque d’alphabétisation. En 2022, elle a été décorée chevalier de l’ordre du mérite par le ministère de la Santé, une reconnaissance officielle qui est pour elle une immense fierté. « Le ministère de la Santé connaît et soutient mes activités, et recevoir cette distinction est une consécration », affirme-t-elle avec émotion.
Une clinique en pleine expansion
Aujourd’hui, Kadidja Dianda a ouvert une petite clinique au sein de sa cour, avec une pharmacie dédiée aux produits traditionnels. Spécialisée à ses débuts dans les soins pédiatriques, elle a élargi son champ d’action au fil du temps pour traiter également les adultes, s’attaquant à des maladies comme les ulcères, l’hypertension, les infections sexuellement transmissibles, et même les problèmes liés à la procréation. « Je suis capable d’aider les femmes qui ont des difficultés à concevoir suite à des maladies et j’en ai aidé plusieurs », précise-t-elle.
En alliant médecine traditionnelle et équipements modernes, Kadidja propose des consultations complètes. Avant de prescrire des traitements, elle effectue des examens tels que la prise de tension, de poids, et demande parfois des échographies pour poser un diagnostic précis. « Je combine la médecine moderne à mes connaissances personnelles pour offrir le meilleur à mes patients », explique-t-elle.
Une carrière marquée par le succès et la reconnaissance internationale
Pour Kadidja, la plus grande satisfaction est de voir ses patients guérir grâce à ses soins. « Chaque fois qu’un client revient pour me dire qu’il est guéri, cela me remplit de bonheur », confie-t-elle. En plus de son succès local, ses produits sont aussi exportés à travers plusieurs pays d’Afrique, notamment la Côte d’Ivoire, le Mali, le Bénin et le Gabon etc…, preuve que son savoir-faire dépasse désormais les frontières du Burkina Faso.
Khadidja Dianda est aujourd’hui une ambassadrice de la médecine traditionnelle burkinabè, une discipline qu’elle a su moderniser tout en préservant ses racines. À travers son engagement, elle montre que la tradition peut être un levier de progrès et d’innovation, surtout dans un domaine aussi essentiel que la santé. Elle lance une invitation à l’endroit de la population a aussi s’intéresser à la médecine traditionnelle qu’elle caractérise de symbole du savoir-faire local.
Diane SAWADOGO (Stagiaire)/ MoussoNews