Kalizeta Ouédraogo : L’artisane aux multiples créations à base de calebasses
Kalizéta Ouédraogo est une artisane burkinabè dont la spécialité est la confection de divers articles à base de calebasse. Au Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou (SIAO) 2024, elle offre une multitude d’articles.
Kalizéta Ouédraogo confectionne depuis 2012 divers articles en calebasse : des bols, des lampes de nuits, des objets décoratifs pour maison, pour des anniversaires, ou mariage, des coupes traditionnelles pour vin et autres boissons. Ce talent, elle le doit à sa mère qui l’a transmise après avoir arrêté ses études au niveau CEP. Elle a mis en place depuis 2021 son entreprise ‘’Kali calebasse’’
Originaire de la région du Nord, Kalizeta Ouédraogo participe pour la 2è fois au SIAO. A l’édition 2023, elle a remporté le 3e prix grâce à des coupes de champagnes faites avec des calebasses. Ce prix l’a motivé à prendre part au SIAO 2024 mais avec un autre produit dont ‘’des rembourrais ou des chaises en calebasse’’.
Kalizéta utilise de la scie pour faire la découpe de ses calebasses, des pinceaux et des peintures. Aussi, à chaque achat, elle sélectionne minutieusement ses calebasses à tel point que les vendeurs connaissent ses choix. « Ils me livrent mes calebasses avant de continuer au marché pour vendre. Ils savent ce que veut », indique-t-elle.
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Par moment, la jeune artisane se ravitaille au Niger. Elle déplore la faible production des calebasses au Burkina. « Ici, nous ne prenons pas au sérieux les calebasses, on doit accompagner ceux qui cultivent les calebasses comme les agriculteurs. De nos jours, les calebasses coûtent chères. Maintenant elles se vendent à 200, 300, 500 FCFA pour une calebasse, voire plus. Si on en produisait beaucoup comme au Niger, ce ne serait pas cher ici », dit-elle.
Le plus grand défi, c’est l’approvisionnement des calebasses. A entendre Kalizéta, pendant la saison pluvieuse, il est plus aisé de trouver des calebasses qu’en saison sèche. « Quand il pleut, on peut facilement trouver les calebasses, au cas contraire, c’est difficile, et elles ne sont pas solides », dit-elle. De plus, elle est en quête d’appareils performent pour la découpe de ses calebasses.
A l’édition 2024 du SIAO, Kalizéta Ouédraogo innove avec des rembourrais ou des chaises en calebasse dont de nombreux visiteurs apprécient et souhaitent plein succès. Connaissant la jeune femme depuis 2021, Omar Cheick Sawadogo témoigne qu’elle est une artisane en innovation permanente et lui souhaite beaucoup d’opportunités financières.
Toute joyeuse, la jeune dame félicite le comité d’organisation du SIAO pour le travail abattu. Au gouvernement, elle leur traduit ses reconnaissances pour la mise en œuvre de telles activités culturelles qui permettent à bon nombres d’artisans de se promouvoir. « L’organisation a été bien faite. Merci au gouvernement pour ce qu’il fait pour nous les artisans. S’il n’y avait pas des expositions comme le SIAO ou d’autres évènements, nous ne nous en sortirons pas. Grâce au SIAO, des artisans viennent présenter leurs œuvres. Ce que le gouvernement fait actuellement sur le consommons local, je les remercie énormément. La population commence vraiment à le comprendre. Qu’il continue d’accompagner les artisans. D’autres ont des idées innovatrices mais ont besoin d’accompagnements », a-t-elle transmis.
Pour rappel, en 2015, grâce à ses confections de calebasses, Kalizéta Ouédraogo a remporté un prix dans la région du Nord. Elle a plusieurs fois formées des femmes qui, sont à présent dans les marchés pour vendre leurs créations. Elle est également le plus souvent sollicité par le Ministère en charge de la Jeunesse pour initier des jeunes dans son domaine d’art.
Annick HIEN/MoussoNews