Kenya : Une quête d’identité et de reconnaissance pour les enfants biraciaux
Dans la campagne kenyane, des histoires de paternité absente et de discrimination raciale persistent depuis des décennies, notamment pour les enfants nés de relations entre des soldats britanniques et des femmes locales. Ces enfants, souvent laissés sans soutien, se battent pour connaître leur identité et obtenir des droits fondamentaux.
Entre le Kenya et le Royaume-Uni, il existe un accord de coopération en matière de défense qui permet à des milliers de soldats britanniques de s’entraîner chaque année au Kenya. Durant ce temps d’apprentissage, soldats britanniques entretiennent des relations avec les filles kenyanes. D’autres se retrouvent enceintent et abandonner par leur prétendant. De là, ces enfants métis subissent de la discrimination raciale
Marion Mutugi, commissaire à la Commission nationale des droits de l’homme du Kenya, souligne l’ampleur du problème. « Nous avons suggéré ce qui devrait être fait, mais ils ont estimé qu’il y aurait un conflit d’intérêts. Ils semblent vouloir mettre un pansement sur une blessure, au lieu de la traiter et de l’opérer », explique-t-elle.
Des témoignages poignants, comme celui de Louise Gitonga, qui a souffert de stigmatisation et d’une crise identitaire en raison de son métissage, illustrent les défis sociaux auxquels ces enfants font face. La société kenyane, souvent conservatrice et marquée par des préjugés raciaux, les marginalise. Beaucoup, comme Gitonga, ont grandi dans l’absence d’un père et ont dû se battre pour trouver leur place dans un monde qui les rejetait, tout en faisant face à des discriminations raciales et à un manque de soutien.
L’avocat kenyan Kelvin Kubai a lancé une initiative pour confronter les autorités britanniques à ces centaines de cas. Son objectif est de retrouver les pères et de les inciter à assumer leurs responsabilités. En collaboration avec un cabinet d’avocats britannique, Kubai espère permettre à ces enfants de revendiquer leur citoyenneté en vertu des lois britanniques, qui reconnaissent les droits des enfants nés de citoyens britanniques.
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Le manque de reconnaissance de la paternité et l’indifférence des autorités britanniques compliquent encore leur quête de justice. Les autorités britanniques, bien que souvent sollicitées, restent réticentes à reconnaître leur responsabilité envers ces enfants. Cependant, l’engagement de défenseurs des droits de l’homme et d’avocats comme Kubai continue de donner de l’espoir à ces individus, qui aspirent à la reconnaissance de leur identité et à l’égalité des droits.
L’histoire de ces enfants métis, marquée par l’oubli et la négligence, met en lumière les séquelles des relations coloniales et militaires, un héritage qui continue d’affecter les générations actuelles. Leurs luttes ne se limitent pas à la recherche de la reconnaissance légale, mais touchent aussi à des questions plus profondes d’identité personnelle et d’intégration sociale.
Source : AfricaNews
Résumé de Oceanne DABONE (Stagiaire)/ MoussoNews