Kouilbi Victorine Guissou : Le visage du handisport burkinabè

Kouilbi Victorine Guissou est une athlète burkinabè qui évolue dans le handisport depuis 27ans. Passionnée et déterminée, elle a remporté une vingtaine de médailles tant au plan national qu’international. Ce parcours est toutefois parsemé de difficultés qui entravent son épanouissement. Interview.

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  • Présentez-vous à nos lecteurs

 Je me nomme K Victorine Guissou, je suis une personne handicapée motrice vivant dans la ville de Koudougou. Je suis la coordonnatrice régionale des associations des personnes handicapées du centre Ouest et la présidente de l’Association féminine des handicapées physiques Tégawendé de Koudougou (AFT).

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  • En dehors du sport, quel autre domaine exercez-vous ?

Je suis coiffeuse de profession et je pratique également le handisport.

  • Quelle discipline sportive faites-vous ?

Je compétis dans les disciplines du lancer du poids et du lancer du javelot.

  • Depuis combien de temps pratiquez-vous ce sport ?

Je pratique le handisport depuis 27ans maintenant.

  • Comment est né cet engagement pour le sport ?

J’aime les compétitions et les victoires. Pour moi, on doit donner le meilleur de soi-même  dans tout ce que l’on fait. Depuis mon jeune âge, j’ai une admiration pour le sport de haut niveau et cela m’a beaucoup motivée à m’intéresser au handisport. Pour moi c’était une occasion de briser les barrières sociales. Aujourd’hui, j’ai réalisé mon rêve d’enfance en remportant toutes ces médailles. A travers ces victoires, je transmets un message fort à la société et aux personnes handicapées.

  • Vous avez représenté plusieurs fois le Burkina à l’étranger, quels sont les pays dans lesquels vous avez été ?

J’ai représenté le Burkina dans quatre (04) pays à savoir : 05 fois au Maroc, 02 fois en Tunisie et 01 fois au Ghana. J’ai eu également à participer au jeu mondial au Japon.

  • Combien de médailles avez-vous reçus ?

 J’ai décroché au total 29 médailles de toutes les compétitions confondues sur le plan national et international.

J’ai obtenu 09 médailles en or, 11 médailles en argent, et 09 médailles en bronze. Comme médailles Internationales j’ai décroché 06 médailles au Maroc dont 04 en bronze et 02 argent. En Tunisie j’ai remporté 01 médaille en argent et 01 en bronze tandis qu’au Ghana j’ai reçu 01 médaille d’or.

Au niveau Nationale j’ai également décroché 08 médailles d’or ,08 médailles d’argent, 04 médailles de bronze.

  • Quels sont les difficultés que vous rencontrez ?

Les difficultés majeures que je rencontre sont entre autres la faible subvention de l’Etat au profit de la fédération de handisport pour la prise en charge des différents clubs et des athlètes, la modicité voire l’insuffisance des primes des sportifs lors des compétitions, l’indisponibilité des terrains adaptés, le peu de reconnaissance, le manque de promotion de ce sport au Burkina Faso et le manque de matériels et d’entraîneurs.

  • Avez-vous déjà raté une compétition à cause de manque de moyens financier ?

 J’ai raté plusieurs compétitions internationales. Les compétitions sont organisées dans plusieurs pays, mais par manque de moyens financiers, je n’ai pas pu prendre part à certaines compétitions.

  • Quels sont vos projets ?

Mon premier projet est de former les jeunes en situation d’handicap dans plusieurs disciplines afin d’assurer une relève. Ensuite, je compte créer un centre de handisport ouvert à tous les types de handicap enfin d’en faire la promotion. Enfin, j’envisage de former des jeunes filles et femmes en situation d’handicap en coiffure, tissage de pagne traditionnel et de transformation des produits locaux.

  • Quelle est votre cri de cœur ?

Je lance un cri de cœur premièrement à l’endroit des autorités burkinabè à s’intéresser réellement au handisport afin de soutenir considérablement la fédération dans l’accompagnement des différents clubs et athlètes handicapés.

Deuxièmement, je demande à toutes les personnes de bonnes volontés qui ont la capacité, qu’elles soient à l’internationale ou sur le plan national qui le peuvent vraiment de m’aider à réaliser mes rêves et également j’invite les personnes en situation d’handicap surtout les jeunes à s’intéresser au sport pour leur propre santé et pleine épanouissement.

 En plus ; j’appelle la fédération à initier des séances de sensibilisation sur tout l’étendue du territoire au profit des parents et des personnes vivants avec un handicap.

Interview réalisée par Mireille Sandrine Bado/MoussoNews

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