La banane plantain : Un mets prisé par les Burkinabè à l’approche des fêtes
D’abord considérée comme un aliment étranger, la banane plantain s’est peu à peu imposée dans les habitudes culinaires burkinabè, surtout en période festive. Du marché à l’assiette, ce fruit transformé en « alloco », en « karakoro » ou grillé au charbon, fait vivre une chaîne de commerçants et ravit les langues de plus d’un.
À l’approche des fêtes de fin d’année, les étals des marchés de Ouagadougou se parent de régimes de bananes plantains soigneusement alignés. Pour Ibrahim Nana, un commerçant, cette période est synonyme de gros gains. « Pendant Noël ou le Nouvel An, le plantain manque rarement dans les mets qu’on sert », explique-t-il en organisant ses stocks.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la banane plantain n’est pas cultivée localement. Le climat burkinabè peut favorable à sa culture rend sa production difficile. Par conséquent, les commerçants comme Ibrahim se tournent vers les pays voisins, notamment le Ghana, pour s’approvisionner.
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Il s’agit donc d’un met importé mais qui a su se positionner dans les habitudes culinaires des burkinabè.
Chez lui, les prix varient en fonction de la qualité des produits. « On a la banane bien triée et mûre, plus chère et celle qui est moins triée et encore verte, qui coûte moins cher », précise-t-il.
Les principaux acheteurs de Ibrahim sont des femmes, revendeuses sur les marchés ou dans les rues de la capitale. Mariam Bambara, l’une d’entre elles, préfère se tourner vers les bananes non triées et moins chères. « Nous ne pouvons pas nous permettre de payer plus pour vendre à perte. Les clients recherchent avant tout des prix accessibles », avoue-t-elle.
Ces revendeuses transforment ensuite les bananes en divers mets prisés. L’alloco qui est composé de tranches de banane frites dans de l’huile reste l’un des plats les plus populaires, servi aussi bien dans les restaurants que dans la rue.
Ces dernières années, le plantain grillé au charbon, souvent vendu sur des stands improvisés, a gagné sa place dans la culture du street food burkinabè.
Pour Mariam et ses collègues, les fêtes de fin d’année sont une opportunité en or. « C’est à cette période que les ventes explosent. On peut écouler des stocks entiers en quelques jours », confie-t-elle. Mais une fois les festivités passées, les affaires ralentissent considérablement, rendant leur activité précaire.
Si la banane plantain continue de séduire les Burkinabè, c’est aussi grâce aux échanges culturels et aux migrations. Introduite par les communautés ouest-africaines, elle a trouvé sa place dans les habitudes culinaires locales, symbolisant la diversité et l’ouverture de la gastronomie burkinabè.
Diane SAWADOGO (Stagiaire)/ MoussoNews