
La fraise du Burkina : Ce fruit qui se vend même au-delà de nos frontières

À Boulmouigou, la culture de la fraise est devenue une activité florissante, principalement portée par les hommes. Ces petits fruits rouges et juteux, cultivés avec soin, sont aujourd’hui exportés vers des pays voisins comme la Côte d’Ivoire, le Togo et le Bénin. Malgré les défis climatiques et logistiques, les producteurs continuent de tirer profit de cette culture saisonnière.
La fraise, ce petit fruit charnu rouge est beaucoup apprécié pour son gout sucré et acidulé. À la pépinière de Boulmouigou situé dans l’arrondissement 3 de Ouagadougou, des milliers de planches de fraises décorent le paysage. Ces fruits soigneusement cultivés, pendent des plants, attendant d’être récoltés et vendus. Ici, elles sont beaucoup plus cultivées par les hommes et en sont devenues une véritable source de revenus importante.

Les fraises de Boulmouigou ne se limitent pas au marché local : elles traversent les frontières pour être vendues dans des pays voisins comme la Côte d’Ivoire, le Togo et le Bénin.
La culture de la fraise est une activité saisonnière qui commence en septembre et octobre. Les plants fleurissent en décembre, et les premières récoltes ont lieu en janvier. « En mars, on assiste à la fin de la culture, car la fraise ne supporte pas le soleil intense. Nous arrêtons la culture pendant la saison pluvieuse, car l’eau détruit les plants », explique Boukary, un producteur local.

En effet, la fraise est une plante délicate qui nécessite des conditions climatiques spécifiques. Trop de pluie ou un soleil trop brûlant peuvent compromettre la récolte. Lassané, un autre producteur, est actuellement à sa deuxième récolte de l’année. Il travaille en collaboration avec Agnès Zebba, qui s’occupe de la vente et de l’exportation des fraises.

« Je trie les fraises qui ne sont pas très mûres, les mets dans des cartons et qui seront expédier vers les pays voisins », explique Agnès. Un carton contient 4 kg de fraises, vendus à 12 000 FCFA, soit 3000 FCFA le kilo. Pour les producteurs, la vente en gros est plus rentable que la vente au détail, une pratique que Lassané évite complètement.

Elle nous apprend que la fraise cultivée au Burkina est beaucoup appréciée à l’extérieur.

Cependant, sa culture n’est pas sans défis. Les changements climatiques, notamment les températures élevées et le manque d’eau, posent des problèmes aux producteurs.
Courbé dans son champs, Hamidou Balima plante de la salade. Il a été contraint de remplacer ses plants de fraises par de la salade, car le soleil brûlant affectait la productivité de ses cultures. « Le barrage est assez éloigné de nos champs, et il faut des tuyaux pour irriguer les plants et pour réussir cela c’est un véritable calvaire pour nous qui n’avons pas de machine », déplore-t-il. En dehors de ces défis, il faut savoir que les plants de fraises sont gourmands en engrais, en fumier. Ils ont aussi besoin d’herbes légers qui les couvrent pour éviter un contact du fruit avec le sol. Ce qui peut entrainer la putréfaction du fruit avant même d’être mûr.

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Pour ces problèmes d’eau incessants, la majorité des producteurs arrêtent la culture de la fraise pendant le mois de Mars.
Malgré les défis, la culture de la fraise reste une activité lucrative pour les producteurs de Boulmouigou. Grâce à des collaborations mutuelles, ces fruits rouges et savoureux continuent de conquérir les marchés régionaux. Pour les acteurs de cette filière, l’espoir réside dans des solutions durables pour faire face aux changements climatiques et améliorer l’accès à l’eau, afin de préserver cette culture qui contribue à l’économie locale et au-delà des frontières du Burkina Faso.
Diane SAWADOGO/ MoussoNews