La patience et l’entretien : Les clés de la pousse efficace des cheveux

Depuis quelques années, les produits capillaires connaissent un essor considérable au Burkina Faso. Les réseaux sociaux sont envahis par une multitude de soins promettant de favoriser la pousse des cheveux et d’ajouter du volume. Toutefois, ces promesses sont-elles vraiment tenues ?

Estelle Compaoré est une jeune étudiante en Master 2 de Droit qui aimerait avoir une belle couronne capillaire. « Si j’ai assez de cheveux volumineux et longs, plus jamais je ne mettrai des mèches. Les coiffures sur cheveux sont les meilleures car elles ne font pas mal et on n’a pas chaud avec », partage-t-elle en riant.

En 2020, Estelle remarque l’affluence de plusieurs produits qui promettent du volume. D’abord sceptique, Estelle est convaincue qu’il s’agit d’une arnaque qui sera mise à nue au bout de quelques mois. « Mais deux ans plus tard, je constate sur mon fil d’actualité de plus en plus de publications de ce type. Alors, je prends le soin de lire les commentaires pour m’assurer de l’efficacité des produits avant de me lancer », poursuit Estelle.

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L’une des publications qui a plus de retours positifs propose une gamme de produits composée de pommade cristal, de poudre et d’huile de chébé. « C’est ce que j’ai décidé d’acheter. Chaque matin, je massais mes tempes avec la pommade cristale et une fois par semaine, je faisais un masque avec le chébé et un bain d’huile », poursuit Estelle. Cependant, ne constatant aucun changement à la fin de la gamme, elle ne s’en procure plus et arrête son entretien capillaire, déçue.

Adélaïde Zongo a également utilisé une variété de produits, dont le chébé, sans effets. Selon elle, les cheveux volumineux et longs sont génétiques. « Si les femmes de ta famille n’ont pas de longs cheveux, il ne faut pas espérer en avoir, peu importe les produits que tu utilises », ajoute Adélaïde.

Cependant, d’autres utilisatrices trouvent que certains produits fonctionnent bien. Léontine Sompougdou utilise le chébé depuis 2021 et en est satisfaite. « Je le mélange avec du beurre de karité et en fais ma pommade quotidienne », indique-t-elle. Aujourd’hui, Léontine a commencé le commerce de ce produit qui lui a donné une belle couronne capillaire et n’hésite pas à inviter son entourage à s’en procurer.

Aicha Sawadogo, autre utilisatrice convaincue, explique qu’il y a du vrai et du faux chébé. « J’utilise depuis quatre ans le vrai que j’achète auprès d’une dame venant du Mali. Il faut être régulier pour voir des résultats », ajoute-t-elle. À l’instar de Léontine, Aïcha utilise le chébé avec le beurre de karité et souvent avec de l’huile d’olive une fois par semaine.

Un éclairage professionnel sur ces avis divergents

Farida Sawadogo et Aïcha Malika Kouanda sont co-promotrices de la marque de produits capillaires Das’Hair et propriétaires de deux instituts de coiffure. Elles ont reçu des formations auprès d’organismes agréés qui permettent de certifier la qualité de leurs produits et des soins proposés dans leurs instituts.

« Il n’existe pas de produit miracle pour faire pousser les cheveux. La pousse des cheveux nécessite de la patience et de l’entretien », affirme Farida, la chargée de communication et marketing de la marque.

Elles prônent une routine capillaire régulière et rigoureuse pour voir des résultats sur le long terme.

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Malika, quant à elle doctorante en Pharmacie, intervient dans la fabrication des produits. Elle souligne que scientifiquement, les cheveux poussent au maximum deux centimètres par mois et que les cheveux afro adorent les ingrédients naturels.

Pour cela, elle recommande de vérifier la composition des produits capillaires avant tout achat. « Le premier produit en tête de la composition est toujours celui qui s’y trouve en grande quantité. Plus vous descendez, plus ce sont les proportions minoritaires qui y seront », indique Malika qui ajoute que les produits à privilégier sont ceux dont les ingrédients naturels sont retrouvés au début de la liste.

Par ailleurs, Das’Hair propose des produits fabriqués avec des matières premières locales comme le beurre de karité, le beurre de mangue, l’huile de coco, et l’huile d’amande douce.

Malika précise que leurs produits sont composés de manière à offrir une routine complète, allant de sprays hydratants à des masques nourrissants. Quant aux shampoings et aux démêlants, elle recommande d’éviter ceux dont le sulfate figure dans la composition. « C’est un produit qu’on utilise dans les shampoings pour faciliter la fabrication. Et comme il est moins cher, ça permet de faire des produits en grosse quantité », indique la co-promotrice de Das’Hair.

Farida insiste également sur l’importance de l’hydratation et des soins pour retenir la longueur des cheveux. « En entretenant bien vos cheveux, vous allez retenir plus de longueur et c’est ainsi que vous verrez peut-être au bout de trois, quatre mois que vos cheveux ont augmenté de taille », assure-t-elle.

 Elle précise que l’utilisation du chébé doit être régulière et appropriée. « Le chébé n’est pas un produit miracle pour la pousse. C’est plus un hydratant fortifiant qui réduit la casse des cheveux », ajoute Farida avant d’expliquer que c’est le contact du chébé avec les cheveux pendant plusieurs mois, sans trop de manipulation, qui fait que les Tchadiennes ont une longueur parfaite.

Selon Malika Kouanda, le cheveu pousse entre un à deux centimètres par mois. Pour des résultats durables, il est essentiel de choisir des produits de qualité, d’être régulier dans leur utilisation et de ne pas espérer des miracles instantanés. « Si quelqu’un vous dit que vous allez doubler de volume en deux semaines, c’est scientifiquement impossible », insiste Farida Sawadogo.

Asmine Zerbo (Stagiaire) MoussoNews