« La suspension temporaire de la gratuité des soins dans les centres privés non confessionnels est un couteau à double tranchant »
Le ministre en charge de la Santé, Dr Robert Lucien Jean-Claude Kargougou informe dans une note adressée aux responsables des formations sanitaires privées non confessionnelles la suspension temporaire de la gratuité des soins dès le 01 mars 2024. Cette mesure de gratuité concernait les femmes enceintes et les enfants de moins de 5ans. MoussoNews a donc recueilli l’avis de quelques personnes de la ville de Ouagadougou sur le sujet.
Adjaratou Bicaba, vendeuse
« J’ai appris que la gratuité des soins a été temporairement suspendue dans les cliniques privées pour un moment. Pour ma par je pense que ce n’est pas une bonne idée. Mais c’est surement une bonne chose si le gouvernement à décidé cela. Il faut qu’il pense à comment aider la population qui fréquentent ses centres de formations privées ».
Paul Ouédraogo, comptable
« La suspension temporaire de la gratuité des soins dans les formations sanitaires non confessionnelles est un couteau à double tranchant. D’une part cette suspension permettra de mieux organiser la gestion de cette gratuité car il y a beaucoup de choses qui se passent et d’autres part cela va avoir un grand impact sur les populations qui ne pourront pas à tout moment se rendre dans les centres confessionnels qui ne sont d’ailleurs pas nombreux ».
Angeline Kabré, pompiste
« Je pense que la suspension n’est pas la bienvenue comme information. Il y a beaucoup de femmes enceintes et de parents qui comptent sur cette gratuité qu’ils peuvent avoir dans un centre de santé privé proche. C’est généralement des personnes aux revenus modestes qui ne peuvent pas se permettre de se rendre dans des centres confessionnels. J’ose espérer que cette suspension temporaire ne va pas trop durer ».
Kalipha Médah, étudiant
« La gratuité des soins pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 5ans apportait une grande aide à la population car celles confessionnelles draine beaucoup plus de monde. Avec cette suspension, les formations sanitaires confessionnelles vont encore recevoir plus de monde que les effectifs du personnel risquent de ne pas pouvoir gérer et cela va entrainer un autre problème ».
Zalissa Zoungrana, aide-soignante
« Je ne suis pas d’avis avec la suspension de la gratuité des soins même si c’est pour une meilleure gestion. On doit se poser la question à savoir comment vont se soigner ces enfants de 0 à 5 ans pour certaines familles vulnérables ? Les femmes enceintes qui n’ont aucune activité et qui sont aussi abandonné par les partenaires n’auront plus accès au centre de santé. Cette suspension engendra plus plusieurs conséquences pour les bénéficiaires vulnérables. Dans les grandes villes on ne sentira pas trop les conséquences mais dans les villages reculés ou il y a moins de contres confessionnels, les populations vont en souffrir. Pour ma part, on peut suspendre dans les grandes villes et laisser les campagnes en bénéficier toujours en attendant la meilleure gestion ».
Propos recueillis par Mireille Sandrine Bado/MoussoNews