Le ‘’bouzoute’’ soupe, un plat beaucoup consommé et aimé par les Ouagalais

La vente de la soupe de ‘’bouzoute’’ ou encore ‘’têtes de chèvre’’ est une activité pratiquée par Bibata Compaoré. Installée devant un débit de boisson au quartier Pissy, « Tantie soupe » comme l’appelle affectueusement ses clients a fait de cette soupe sa source de revenus et prend plaisir à servir chaque soir ses clients.

Le ‘’bouzoute’’ soupe, un plat beaucoup consommé et aimé par les Ouagalais 2

Adultes, jeunes, enfants… la clientèle de Bibata Compaoré est très variée. Tous les soirs à partir de 18h, avec l’aide de sa fille, la vendeuse ouvre son restaurant devant un débit de boisson.

« Madame, je veux un plat de 500f », laisse entendre un client assis devant sa bière.

D’un geste machinal, Bibata, machette en main se dépêche de découper minutieusement la tête de chèvre déjà préparée pour son client qui s’impatiente.

C’est par compassion que je me retrouve à vendre du « bouzoute » soupe

Bibata a commencé la vente de la soupe de ‘’bouzoute’’ il y a quelques mois de cela. En effet, Tantie soupe a remplacé sa voisine Mââ Thérèse, une vieille dame qui a plus de 20ans d’expériences dans la vente de cette soupe devant ce débit de boisson. Avec le poids de l’âge et la maladie, Mââ Thérèse incapable de continuer son commerce a donc transmis le secret à Bibata qui assure parfaitement la relève. « Cela fait quelques mois que je vends cette soupe. J’ai appris à cuisiner les têtes et les pattes de chèvres avec ma Mââ Thérèse qui a le monopole depuis des années. Etant très malade et incapable de continuer, j’ai donc décidé de l’aider et cela constitue aussi une source de revenus pour moi », confie-t-elle.

Depuis lors la jeune femme a pris plaisir à vendre cette soupe tant convoitée par ses clients. Elle raconte qu’après un temps de suspension de la vente par sa voisine, sa première sortie fut un grand succès. « Mââ Thérèse à cause de son état de santé a fait des mois sans pouvoir satisfaire ses clients, le jour où j’ai repris son commerce ils étaient tous contents. Ce jour, j’ai tout vendu et les gens en redemandaient encore », dit-elle.

Une activité rentable

 Chaque matin, Bibata va s’approvisionner à Balkuy, un quartier de la ville de Ouagadougou. Une fois de retour, les étapes de la préparation commencent. Les têtes et les pattes sont soigneusement lavées et nettoyées au couteau avant d’être cuites pendant des heures à feu doux sur du charbon de bois. Avec un approvisionnement de 15 000F CFA, « Tantie soupe », chaque soir, fait une recette qui varie entre 25 000 et 30 000F CFA. « la vente de la soupe est rentable pour nous. En une nuit, je peux récolter une somme d’environ 30 000F CFA. En fonction de ce que je gagne, Mââ Thérèse me donne quelque chose que j’épargne », fait-elle savoir.

« Je vends la soupe à 500f, 750f, 1000f le plat et les pattes à partir de 500f l’unité. L’entièreté de la tête de chèvre coûte 3000f. Parfois j’ai des clients qui viennent commander pour des barbecues. Par la grâce de Dieu on arrive à subvenir à nos besoins », confié t-elle.

Des clients fidèles à la soupe

Chaque soir, « Tantie soupe » sert plus d’une trentaine de personnes entre 18h et 22h.

Adolphe Congo, fidèle client indique boire de la soupe tous les soirs avant de rejoindre son domicile. « Je bois la soupe tous les jours. Cela est devenu une routine pour moi. Quand je suis souffrant, c’est de cette soupe que j’ai envie. Elle le fait bien et j’apprécie énormément », raconte le jeune homme plat de soupe en main.

« J’ai toujours envie de boire la soupe de cette dame tous les jours surtout dans mon état de grossesse. Les soirs j’achète en quantité pour pouvoir en boire les matins au petit déjeuner et j’attends encore le soir pour aller faire mon stock », fait savoir Germaine Belem, future maman.

Innocent Ilboudo, est selon la vendeuse l’un de ses clients favoris. Devant sa bouteille de bière, il invite ses amis à consommer sa soupe et il en achète pour rentrer chez lui. « Innocent, quand il vient pour boire sa bière, il boit d’abord ma soupe, souvent il m’aide dans la vente quand j’ai trop de clients qui attendent d’être servis. Il n’hésite pas à faire la publicité de ma soupe autour de lui », précise « Tantie soupe » toute contente.

Fière de son activité génératrice de revenus, Bibata est reconnaissante pour l’opportunité que lui a donné sa voisine et espère avoir les moyens pour ouvrir un grand restaurant spécialisé dans la soupe de ‘’bouzoute’’.

Mireille Sandrine Bado/MoussoNews

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