Le droit à l’avortement, un droit fragile au Burkina Faso
L’Interruption sécurisé de la grossesse (ISG) encore appelé Interruption thérapeutique de la grossesse (ITG) ou avortement sécurisé (AS) fait objet de vifs débats à travers le monde. Un droit acquis depuis des années, mais sa pratique efficace rencontre des diverses difficultés et fait couler beaucoup d’encre et de salive. Conditionné dans certains pays du Nord et du Sud, plusieurs pays du monde sont catégoriques contre sa pratique et le considèrent comme un crime passible de poursuite judiciaire dans lesdits pays.
De même que l’accès à l’Interruption Volontaire de la Grossesse (IVG) ou Avortement Volontaire Sécurisé (AVS) demeure inégal dans plusieurs pays du monde. Certaines nations du monde autorisant l’ITG nonobstant, ils condamnent l’IVG et le Burkina n’est pas en reste.
Dans quatre pays Européens l’avortement est strictement interdit (Andorre, Malte, Pologne et le Vatican). Des pays africains interdisent également l’avortement quel que soit le motif, ces pays sont entre autres la république du Congo, le Sénégal, l’Egypte, le Gabon, la Mauritanie, le Madagascar.
Le Burkina Faso autorise l’ITG
Par ailleurs, certains pays sont favorables à l’Interruption Thérapeutique de la Grossesse (ITG)ou l’Interruption Médicale de la Grossesse (IMG). Mais un droit qui rencontre des restrictions, car n’est permis que lorsque la vie de la mère est en danger, d’autres l’autorisent en cas de viol ou d’inceste, ou en cas de malformation du fœtus. Et le Burkina Faso s’aligne derrière eux en autorisant l’avortement sécurisé encore appelé ITG, IMG que, pour protéger la santé de la femme enceinte, en cas viol, d’inceste, ou de grave malformation fœtale.
Des véritables progrès dans le monde en faveur de l’IVG ou Avortement volontaire
Vingt et quatre (24) pays de l’union européenne sur les vingt et sept (27) pays ont légalisé voire dépénaliser l’avortement. Ainsi une femme qui veut interrompre volontairement sa grossesse n’a pas besoin de justification.
Le Bénin, la Tunisie, l’Afrique du Sud, le Cap-Vert et le Mozambique autorisent l’avortement de toute forme. Sur le continent africain, le Bénin (2021) a rejoint quatre (04) autres pays, qui ont légalisé l’IVG à savoir la Tunisie (1973), l’Afrique du Sud et le Cap-Vert (1997) et le Mozambique (2014). Le Benin a légalisé l’Interruption Volontaire de la Grossesse (IVG) autonome. A la demande de la femme enceinte l’avortement est désormais possible jusqu’à douze semaines « lorsque la grossesse est susceptible d’aggraver ou d’occasionner une situation de détresse matérielle, éducationnelle, professionnelle ou morale » stipule la loi relative à la santé sexuelle et la reproduction. Selon les chiffres du gouvernement béninois, 200 femmes mourraient chaque année suites de complication d’avortement selon les données du gouvernement.
Quelles conséquences de l’avortement clandestin ?
Des bouteilles concassées, de l’eau de javel, des potions magiques, du matériels usés, mélanges de plusieurs produits pharmaceutiques sont entre autres des méthodes que beaucoup de jeunes filles ou femmes utilisent pour avorter de façon clandestine. Cela met en péril leur santé et leur vie. Avec pour Conséquence, la dépression, le dérèglement de la menstruation, la mort, la stérilité, des séquelles à vie …
Le Burkina Faso devrait-t-il être le 6è pays africain à autoriser l’avortement ?
Le Burkina devrait-t-il être le 6e pays à autoriser toute forme d’avortement. L’on pourrait répondre par l’affirmation eu égard du nombre élevé d’avortement clandestin au quotidien et son cortège de maux à court et à long terme sur la vie et la santé des femmes. Selon les chiffres de 2012, ce sont au total plus de 100 000 avortements clandestins qui ont été pratiqué au Burkina Faso a expliqué un démographe de l’Institut Supérieur des Sciences de la population (ISSP) de l’Université de Ouagadougou à l’AFP …. Ces chiffres ne sont pas exhaustifs.s
En 2018, un projet d’autorisation de l’avortement était porté par le gouvernement qui a fini par l’abandonné. Tant les polémiques ont été houleux. Pourtant, tout démontre l’intérêt de l’autorisation de l’avortement.
Djeneba NAON/ MoussoNews