Le laurier : Une feuille prisée mais rare selon les revendeurs de plants
Le laurier est une plante rare sur le marché des arbres au Burkina Faso. Également très couteux, les amoureux de la nature disent le rechercher en cette période de forte plantation de plants. Constat chez des revendeurs à Ouagadougou.
A Kalgodhin, quartier de Ouagadougou, la pépinière située près de la brigade des sapeurs-pompiers ne désemplit en cette période de plantation d’arbre. Manguier, goyavier, citronnier, avocatier, colatier, etc…, sont disponibles contrairement au laurier. « Non, je n’ai pas de laurier. C’est une plante assez rare qu’on ne retrouve pas très souvent », informe-t-il. Plus loin, chez un autre revendeur de plants, un lot de trois souches de lauriers sont disposés dans des sachets. « Oui, ce sont des lauriers », répond-t-il à la question de savoir s’il en avait. Depuis le début de la saison des pluies au Burkina Sayouba Yougbaré, pépiniériste témoigne en avoir pas reçu beaucoup pour la vente du fait de sa rareté. Le laurier, dit-il, n’est pas cultivé au Burkina Faso. C’est une plante importée des pays voisins comme le Togo, le Benin, la Côte d’Ivoire, le Ghana. A l’entendre, le climat burkinabè ne favorise pas la poussée et la survie du laurier.
« Moi je n’en ai plus depuis des semaines »
« Je n’en ai plus depuis des semaines, j’en ai commandé depuis le Bénin, mais jusque-là, rien. », a répondu un autre pépiniériste dans le quartier Patte d’oie de Ouagadougou. Valentin Compaoré révèle que l’entretient d’un plant de laurier doit être fait suivant des étapes précis. D’abord, dit-il un plant de laurier qui vient nouvellement au Burkina est très petit, c’est quasi impossible qu’il vienne grand. Et à l’étape de sa plantation, il faut toujours l’adapter à un espace en fonction de sa taille. « Moi par exemple, je le plante premièrement dans un sachet d’eau de 25fr, et lorsque je remarque qu’il grandit, je le change dans un autre sachet un peu plus grand que le premier, et enfin quand il sera plus grand encore, je le mets soit dans un sac ou dans un grand pot, conforme à sa taille » a-t-il expliqué. Tout ce travail minutieux montre à quel point le laurier est un plant difficile à entretenir.
20 000F FCFA pour un pied de laurier
Le laurier fait partie des plants qui coutent le plus cher sur le marché des arbres. Si les manguiers, citronnier, bananiers, etc…, sont vendus à moins de 2000F, le laurier coute environ 20 000F. « Il coute cher, parce qu’il est rare, mais mieux, il a beaucoup de vertus », indique Yougbaré Sayouba. Du fait de cette rareté, ce sont les lauriers séchés qui sont le plus utilisé dans les mets culinaires au Burkina Faso. Pourtant, informe Sayouba, son frais a plus de vertus et de saveurs. A cela s’ajoute ses propriétés médicinales notamment dans la régulation de la tension et bien d’autres maladies. Bien que cher, le pépiniériste le recommande pour sa plantation à la maison. « On entend beaucoup de gens parler bien de cette plante et on le recommande de l’avoir à la maison car il porte bonheur, la prospérité et la tranquillité financière », dit-il.
Diane SAWADOGO/(Stagiaire)/MoussoNews