« Le nom du mari n’intègre pas ou ne remplace pas le nom de la femme mariée », Bibata Nébié/Ouédraogo, ancienne ministre de la justice
Bibata Nébié/Ouédraogo, ancienne ministre de la justice et des droits humains a été l’une des panélistes au panel organisé par le média en ligne MoussoNews. Cette rencontre d’échanges a eu lieu le samedi 11 novembre 2023 à Ouagadougou. « Quelle est l’identité réelle de la femme sur le plan juridique ? », a été le thème sur lequel, elle a apporté des éléments de réponses.
Aborder la question de l’identité de la femme prouve qu’il y a des difficultés par rapport à l’affirmation de son identité. D’un point de vue juridique, la question a un peu évoluée même si sa prise en compte au sein de la société demeure quand même problématique.
Selon Bibata Nébié/Ouédraogo panéliste et ancienne ministre de la justice, sur ce sujet, la loi précise que chaque personne (homme ou femme) a une obligation de porter un nom composé d’un patronyme (nom de famille) et de prénom.
Pour ce qui est de l’identité de la femme mariée, elle indique que la loi a pris le soin aussi bien au Burkina qu’au niveau de l’Union Africaine, de dire que la femme mariée conserve son nom. C’est-à-dire le nom qu’elle détient de ses géniteurs, son nom de famille.
Aussi la paneliste fait savoir que la femme mariée a le droit d’en jouir comme elle veut, en toute liberté. C’est ce que prévoit le protocole facultatif.
A en croire Bibata, au niveau de la loi, il y a une certaine évolution concernant la femme mariée qui dans un passé lointain n’avait pas une certaine capacité juridique. Elle n’avait pas d’existence propre. Aujourd’hui, la femme mariée a non seulement droit à un nom mais également peut l’utiliser comme elle veut.
Le souci avec la femme mariée réside dans le fait qu’en même temps que la loi dit qu’elle peut conserver son nom et l’utiliser comme elle veut, elle peut en faire de même avec celui de son mari. « C’est sur ce point qu’il y a une petite confusion dans nos sociétés où on a tendance à faire prévaloir le nom du mari parce qu’on a le droit d’en porter », dit-elle.
Selon la loi, on ne déroge pas à cet usage, cependant rien est fixé concernant la manière dont il doit être utilisé. Certaines femmes adjoignent le nom de leur mari à leur propre nom de famille. D’autres substituent carrément leur propre nom au profit de celui de leur mari.
Elle renchérit en expliquant que le nom du mari n’intègre pas ou ne remplace pas le nom de la femme mariée. Elle conserve son nom de famille et c’est en réalité ce nom qui constitue légalement son nom patronyme (nom du père).
Le nom patronyme de la femme mariée lui permet de jouir de ses droits et de leurs exercices du point de vue juridique mais ne peut être transmis à ces enfants.
Mireille Sandrine Bado/MoussoNews