Les envies de femmes enceintes : Entre désir et tradition
« Chéri, le bébé veut manger ceci…, mon mari, j’ai envie de boire telle chose », des phrases souvent entendues des femmes enceintes. Des envies qui varient d’une femme à une autre mais aussi d’une grossesse à l’autre. Mais quand elles surviennent la nuit, elles sont parfois exagérées.
Les envies alimentaires pendant la grossesse sont un phénomène fascinant et parfois surprenant. Nombreuses sont les femmes enceintes qui ressentent des désirs impérieux pour certains aliments, parfois au point de provoquer des situations insolites. Ces envies, si elles relèvent en partie de la physiologie, ont aussi des racines dans la culture et la tradition. Des témoignages de femmes enceintes, accompagnés des réactions de leurs proches, révèlent un aspect à la fois intime et culturel de cette expérience.
Poco Ouedraogo : Une Soif inattendue de Bière
Poco Ouédraogo, une mère de deux enfants, se souvient encore de l’étonnante envie qui l’a envahie durant sa grossesse. Une irrésistible soif de bière. « C’était surprenant ! Je n’avais jamais été une grande consommatrice de bière, mais pendant ma grossesse, j’avais constamment envie d’en boire. C’était un besoin constant, et malgré mes réticences, j’ai dû y céder à plusieurs reprises », raconte-t-elle. Si ce désir peut sembler étrange, il est loin d’être isolé. De nombreuses femmes enceintes se retrouvent à avoir des envies qu’elles n’auraient pas eues autrement.
Louise Nikiema : Le poisson comme compagnon de grossesse
Pour Louise Nikiema, mariée et mère de deux enfants, c’est le poisson qui est devenu une obsession pendant ses grossesses. « À chaque grossesse, c’était pareil. J’avais une envie irrépressible de poisson, qu’il soit frit, en sauce ou grillé. Peu importe le type, tant qu’il s’agissait de poisson, je me sentais comblée », explique-t-elle.
Aminata Sawadogo : Des envies de fruits, un changement marqué
Aminata Sawadogo, enceinte de sept mois, vit une expérience différente de sa précédente grossesse. Alors qu’à son premier enfant, elle avait une irrésistible envie de tôt, plat traditionnel burkinabé, cette fois-ci, ce sont les fruits qui l’attirent. « Je rêve de pommes, de raisins, de tout ce qui est frais et sucré. C’est un contraste total avec ma première grossesse, où je ne pensais qu’au tôt et aux sauces lourdes. Aujourd’hui, c’est la légèreté et la fraîcheur qui dominent », confie-t-elle. Ces variations dans les envies alimentaires peuvent être liées à l’évolution de l’organisme de la femme enceinte, mais aussi à des facteurs psychologiques et émotionnels.
Sawadogo Marius, le mari d’Aminata, se souvient d’une situation qui lui a particulièrement marqué. « Une fois, Aminata m’a demandé une pomme à 23h. Je me suis retrouvé à quitter notre quartier, Cissin, pour me rendre à la Gare de l’Est, où je savais qu’il y avait un marché », a-t-il témoigné.
Selon lui, il fallait absolument qu’il rapporte cette pomme car il n’y avait pas le choix.
Pour Marius, ces envies peuvent sembler parfois exagérées. « Mais comme on nous dit souvent qu’il faut satisfaire ces désirs sous peine que l’enfant sorte ‘le cou tordu’ ou qu’il soit « mal formé ». Alors, on ne prend pas de risques et on répond à toutes les demandes », ajoute-t-il.
Un témoignage qui met en lumière une croyance populaire largement répandue selon laquelle les envies alimentaires des femmes enceintes seraient directement liées à la santé de l’enfant. Cette superstition joue un rôle important dans la manière dont les proches réagissent aux désirs des futures mamans.
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Au-delà de l’aspect physiologique, ces envies racontent aussi une histoire de soutien, de compréhension et de liens familiaux. Pour les femmes enceintes, satisfaire ces désirs, même les plus insolites, peut symboliser une forme de soin et d’attention, un acte d’amour profond qui marque cette période particulière de la vie.
Oceanne DABONE (Stagiaire)/ MoussoNews