Les graines de sorgho: Une bonne affaire pour des femmes à Ouagadougou
Des femmes s’adonnent au regard de la saison des récoltes, à la vente des grains du sorgho blanc et rouge. Elles proposent à des clients une variété de sorgho dont les tiges s’achètent comme des petits pain dont la finalité est de les manger tel des amuses-bouches. Constat.
100 FCFA le prix d’une tige, 500 FCFA pour 10 à 11 tiges de mil. C’est en effet, à ces prix que les femmes mettent en vente les grains du sorgho blanc et rouge.
Kadidiatou Kontombé a commencé cette activité depuis 3 mois pour subvenir aux besoins de sa famille. Auparavant vendeuse de fruits, elle affirme qu’elle gagne beaucoup plus dans le commerce des grains de sorgho. Elle ne se ravitaille que dans un village après Saaba.
Sébastien (nom d’emprunt) est un fidèle de Kadidiatou. « J’ai trop mangé les grains de sorgho quand j’étais petit. Maintenant je n’aime que le sorgho rouge dont les grains sont plus dures que ceux blanc. Si je mange le sorgho blanc je ne me rassasie pas. C’est comme si je n’avais rien pris », indique-t-il en souriant.
Tout comme Sébastien, Carole (nom d’emprunt) raffole du sorgho rouge. Elle le préfère au blanc pour la consistance de ces grains. Elle les considère comme ses amuses-bouches pendant la conduite, au boulot, à la maison…
Le seul défi que rencontre ces femmes dans cette vente c’est la délicatesse du sorgho blanc. « Lorsque nous enlevons comme ça, nous sommes obligées de vendre tout le même jour sinon le gout n’est plus agréable. Ça se gâte vite », déplore Binta, une autre vendeuse de sorgho.
Binta est positionnée au 1200 logement non loin du marché ‘’Bons Yaar’’. Elle fait ses ventes jusqu’à la tombée de la nuit et a une recette courante de 10 000 FCFA par jour. Elle explique qu’il y’a une grande différence entre le sorgho à manger et celui qui est utilisé pour faire la cuisine. A l’entendre, le sorgho qui est fait pour être mangé est très sucré par rapport à l’autre destiné à faire la cuisine, la bière, du sirop ou autres mets.
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Le sorgho, une technique de récolte culturelle
A en croire à ces commerçantes, le sorgho doit garder une partie de sa tige lors de sa récolte. « Vous voyez qu’il y a toujours une grande partie de la tige ? C’est normal, c’est la culture qui le demande. Et c’est cette tige que nous devons normalement utilisée pour battre les mils rouges. Nous pouvons utiliser un autre objet mais c’est cette tige qui est la plus conseillée », explique Binta. Selon elle, les grains du sorgho blanc s’enlèvent avec les mains tandis que ceux rouges se font avec la tige du sorgho lui-même.
Les vertus du sorgho sont multiples et ne sont plus à démontrer. Ils sont riches en nutriment. Outre, les tiges ou feuilles du sorgho ont une utilité dans l’alimentation animale : Elles sont utilisées pour nourrir les animaux sous forme de paille sèche.
Annick HIEN/MoussoNews