Les louches préférées des femmes : Un choix varié entre tradition et modernité
En cuisine, le choix de la louche n’est pas anodin. De l’aluminium au silicone en passant par le bois, les préférences des femmes burkinabè sont variées. Ce choix est souvent influencé par la praticité, le coût et parfois même par les traditions culturelles.
Assèta Compaoré, ménagère utilise depuis toujours la louche en aluminium pour la cuisine ainsi que le service de ses sauces et celle en bois pour son tô. Ce type de louche est plus pratique, quoique, elle présente un inconvénient selon elle. « Il faut prendre garde pendant la cuisine à ne pas l’oublier dans la sauce/ sinon la manche se réchauffe et il devient difficile de manier la sauce avec », explique Assèta Compaoré.
Benedicte Nikiéma a également confiance aux louches en aluminium pour la cuisine de ses sauces et celle en bois pour son tô
« Les couverts en silicones sont efficaces pour les petites cuisines mais pour une cuisine d’environ 10 personnes c’est difficile. C’est pour cela que je garde ma bonne vielle louche en aluminium », indique Benedicte Nikièma.
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Quant aux louches en plastiques, elle poursuit qu’elles sont pratiques pour boire de la bouillie. « Le plastique ne conduit pas la chaleur donc on peut boire facilement la bouillie avec, sans prendre le risque de se bruler les lèvres, la langue et même la main », dit-elle en souriant.
Néanmoins, Benedicte utilise une écumoire et une louche en silicone pour servir le repas. Elle précise par ailleurs que leur utilisation dans le service « fait chic et class ».
Safoura Sandwidi n’utilise que les louches en silicone. « Au début c’était un cadeau de mariage que nous a offert une amie. Je l’ai gardée pendant trois ans sans utilisation. Une nuit après le boulot pendant que je faisais la cuisine, ma louche en inox s’est brisée. Je n’avais pas d’autres choix que de faire avec celle en silicone », raconte-t-elle.
Safoura ajoute qu’elle n’a jamais regretté l’utilisation de ce type de louche. « Oubliée dans la casserole lors de la cuisson, elle ne chauffe pas, elle ne fond pas comme le plastique et il n’y a pas de risque qu’elle se tord comme les louches en inox ou qu’elle se casse comme celles en aluminium », souligne-t-elle fière.
D’ailleurs pour sa cuisine ainsi que pour le service des mets elle n’utilise que des écumoires, des raclettes et des louches en silicones.
Le choix des louches par les clientes, des commerçant.e/s en parlent
D.Y vend dans sa boutique des ustensiles de cuisine allant des fourneaux aux louches et écumoires. Selon elle, les louches en aluminium sont de moins en moins sollicitées. « Les femmes se plaignent qu’elles se cassent facilement. Donc elles réclament plus celles en inox et souvent même celles en bois pour la cuisine de leur sauce », indique-t-elle.
Mariam Dené vendeuse de louches traditionnelles en bois confirme les propos de D.Y. Elle avoue que de plus en plus de femmes adoptent les louches en bois pour le tô et pour la cuisine de leur sauce. Cette matière donne selon elle, un gout particulier aux différents mets. « J’en vends beaucoup surtout que cette année, on a recommencé à célébrer nos us et coutumes, les gens reviennent progressivement vers ces ustensiles qui étaient en phase de délaissement » précise Mariam Dené.
Le discours n’est cependant pas le même partout. En effet, pour Madina Kouanda les louches en aluminium sont bien vendus. « Même si elles se cassent, les femmes n’ont pas le choix. C’est moins cher, c’est plus accessible et plus pratique », explique-t-elle. Les louches en aluminium que Madina Kouanda propose à ses clients varient entre 300 et 500 Francs CFA.
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Toutefois, souligne-t-elle, les louches en plastique sont plus prisées par les vendeuses de bouillies et les femmes qui en cuisinent régulièrement pour leurs familles. «Elles ont tout acheté. voici ce qu’il me reste de mon stock », dit -elle en indexant ses louches en plastiques.
Abdoul Nour Silga commercialise aussi une variété d’ustensiles de cuisine parmi lesquels on cite des louches en inox, en aluminium et en silicones. Selon lui, la demande des deux premiers types de louche est plus forte que le troisième. « Ce sont les occidentaux ou ceux qui vivent comme eux qui achètent les couverts en silicones », informe-t-il.
Que ce soit pour leur durabilité, leur prix ou leur attachement aux coutumes, les femmes burkinabè continuent d’adapter leurs ustensiles de cuisine à leurs besoins. Les préférences en matière de louches témoignent d’une évolution des pratiques culinaires où chaque femme trouve son équilibre entre tradition et modernité.
Asmine Zerbo (Stagiaire)MoussoNews