Publicités
Lutte contre le terrorisme: ” devenons lobi” propose Paz Hien
Deuil national pour Seytenga.
Quand on est en guerre, on n’a pas le temps pour le deuil. On se prépare à chaque instant pour le combat. A chaque instant pour l’affrontement. Ce n’est pas un mépris pour les morts, car ceux ci crient vengeance et non compassion.
Le deuil est un moment de recueillement, un moment de vulnérabilité.
Allons à la guerre, faisons la guerre, vengeons nos morts. Nous ferons le deuil plus tard.
Chez les Lobi, peuple guerrier par essence et par excellence, quand on est en guerre, on ne fait pas de funérailles. On enterre nos morts et on va combattre d’abord l’ennemi.
Chez les Lobi, seuls les enfants sont mis en “lieu sûr” avant d’aller au combat. Les hommes et les femmes y vont.
Les femmes préparent les flèches empoisonnées, s’occupent des blessés, font le guet pour prévenir à travers cris perçants l’arrivée de l’ennemi, et surtout encouragent les hommes au front à travers cette phrase fétiche : 《Si tu sais que tu n’es pas un homme capable de me protéger et de protéger mes enfants, dis le moi je vais repartir dans la maison de mon père. J’ai épousé un homme, pas un lache》.
Les hommes, quant à eux, sont au coeur du combat à travers lancées de flèches et combats corps à corps. Chaque homme préfère mourir qu’être humilié devant sa femme.
Allons à la guerre, faisons la guerre, nous ferons le deuil de nos morts plus tard.
Pendant la guerre en Pays Lobi, on tait nos divergences, ceux qui ne se parlaient pas se parlent et se donnent des stratégies pour vaincre l’ennemi. Nous règlerons nos divergences après la guerre.
A la fin de la guerre, nous chantons le Dii Taa Niè (la chanson de la victoire, la chanson du Salut du peuple).
Le Burkina Faso a baptisé son hymne national Dii Taa niè (Ditanyè). Que le Burkina Faso sache qu’on ne chante le Ditanyè qu’après avoir posé un certain nombre d’actes, qu’après la victoire.
Que chaque Burkinabè qui veut chanter l’hymne national agisse en Lobi et nous aurons le droit de chanter le Dii Taa Niè.
Important: On ne nait pas Lobi, on le devient.
Devenons Lobi.
