Martine Domodo : 35 ans de carrière dans la teinturerie

Dans la zone artisanale du secteur 24 de Bobo-Dioulasso, Martine Domodo incarne la bravoure et la passion. Teinturière de renom, elle a transformé sa passion pour la teinture en une entreprise florissante: “DOMOD TEINTURES” depuis 35 ans.

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L’histoire de Martine Domodo commence en 1989, lorsqu’elle rend visite à une tante au quartier Farakan de Bobo. Sur place, elle découvre des tissus colorés empreints de motifs qui lui parlent. Émerveillée, elle demande à sa tante comment ces œuvres d’art prennent vie. C’est alors que cette dernière lui propose une formation en teinture, un tournant décisif dans la vie de Martine. Elle apprend aux côtés de sa tante pendant cinq années, de 1989 à 1994, apprenant non seulement les techniques de la teinture, mais aussi la magie qui se cache derrière chaque motif.

Pour Martine, la teinture n’est pas qu’un simple métier ; c’est une forme d’art. « À travers le dessin, je donne vie à un tissu. Et c’est tellement magnifique quand je regarde », déclare-t-elle avec passion.

Chaque jour, elle met son savoir-faire au service de la création de magnifiques pagnes locaux, tissés par des artisans burkinabè. La beauté et l’originalité de ses créations sont le reflet de son âme, un mélange de couleurs vibrantes et de textures.

Au début de son aventure, Martine travaillait à domicile, mais son talent et sa détermination l’ont poussée à franchir un cap. Avec le temps, et grâce à un soutien financier du PNUD, elle fonde “DOMOD TEINTURES”, un espace approprié et dédié à sa passion. Aujourd’hui, son entreprise emploie six personnes.

Les tarifs de teinture de cette entreprise vont de 1 000 à 7 000 FCFA, selon la complexité des motifs. Pour Martine, chaque pièce est unique et transmet un message.

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Martine Domodo, une teinturière.

La route vers le succès de cette brave dame n’a pas été sans embûches. Martine évoque les difficultés rencontrées, notamment le manque de moyens financiers, la gestion des eaux usées. Aussi, Martine Domodo affirme que son local est peu connu et éloigné du goudron. Elle précise également que la transition de son entreprise vers la communication digitale constitue un grand défi.

Malgré ces défis, Martine s’est construite progressivement. Elle indique avec fierté que cette entreprise lui a permis de se réaliser. « Depuis 1989, je mange grâce à cette activité. Elle m’a permis d’acheter une parcelle et de construire une maison. J’ai un toit grâce à la teinture. Je scolarise également mes quatre enfants grâce à mon travail. Je suis très fière de ce que ce travail m’a apporté », confie-t-elle avec une fierté palpable.

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Un pagne teint par Martine.

À travers son entreprise, Martine promeut également l’artisanat burkinabè. « Dans cette activité, nous créons toute une chaîne de valeur. Des producteurs de coton, en passant par les tisseuses du pagne Faso danfani, sans oublier les teinturières, tout le monde gagne son compte », souligne-t-elle. Elle rêve d’ouvrir des ateliers de formation pour transmettre son savoir aux générations futures, assurant ainsi la pérennité de cet art ancestral.

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Dans un monde en constante évolution, Martine rappelle à toutes les jeunes filles que la passion et le travail acharné peuvent conduire à des réussites spectaculaires.

Léandre Sosthène SOMBIE/ Mousso News Bobo-Dioulasso

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