Mode ou dépravation : l’habillement de jeunes filles suscitent diverses polémiques
Jupes courtes, pantalons ‘’blessés’’, robes courtes, (…), les vêtements « sexy » sont de plus en plus portés par de nombreuses jeunes filles Burkinabé. L’ancienne génération regardant sur ce fait, ont souvent des critiques négatives. Les opinions sur ce sujet divergent.
Le port des vêtements non décents est devenu courant au Burkina Faso. Cela est lié à la tendance. De nombreuses jeunes filles portent de nos jours ce qu’elles ont envie de porter sans souvent se préoccuper du regard de la société. Tant qu’elles se sentiront bien dans leur peau, la longueur de la tenue leur importe peu. C’est le cas de Leila Sawadogo, étudiante qui confie qu’elle n’a pas de préférence d’habit. Elle estime porter les tenues qui lui permettent d’être à l’aise, cependant elle n’aime pas les habits trop vulgaires qui laissent entrevoir toutes les parties du corps.
Certaines personnes âgées estiment que la nouvelle génération ne devrait pas suivre la mode mais plutôt affirmer leur culture. « Les filles du 21e siècle doivent avoir une éducation vestimentaire. Ce n’est pas forcément parce qu’une tenue est à la mode qu’on doit copier. Les occidentaux s’habillent en fonction de leur culture. Nous également, nous devons nous habiller conformément à la nôtre, à nos valeurs africaines » exprime Mariam Nignan, une femme de 66 ans visiblement en colère. « Les tenues des jeunes filles sont devenues tellement extravagant. On se pose souvent des questions sur leur dignité et leur éducation » commente-t-elle. Pour elle, une femme bien habillée exprime la beauté et l’élégance.
L’impact des vêtements « sexy » et le regard de la société
Se vêtir d’une certaine manière peut conduire à perdre certaines opportunités dans la vie. Dans certains domaines, les tenues responsables sont le plus recommandées.
Au Burkina Faso il y a beaucoup de critiques et de préjugés sur le style vestimentaire. Amandine Tago étudiante à l’université de Ouagadougou, explique qu’elle aurait aimé porter des habits « sexy », mais qu’elle appréhende ce qu’on dira d’elle. « Au Burkina, les gens sont trop coincés. Des filles sont traitées de prostituées juste parce qu’elles ont des préférences qui divergent des autres » dit-elle.
La religion impact sur l’habillement
Il y a des filles qui s’habillent en fonction du code vestimentaire recommandé par la religion. Sont de ces filles, Saibata Guiro étudiante à l’Institut des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication (ISTIC), toujours voilée, connue et respectée grâce à son style vestimentaire.
Saibata estime que ce style vestimentaire est un signe de respect de son corps. « C’est surtout la religion musulmane, me le recommande » se justifie-t-elle.
Chaque génération vit en fonction de son époque. « L’habit ne fait pas le moine » commente Leila qui estime que la bonne moralité n’a rien n’avoir avec la façon de s’habiller des unes et des autres.
Reine Bénédicte Kinda / Stagiaire