Noël 2024 : Des salons de coiffure vide à Ouagadougou
À l’orée de la Noël 2024, les rues de Ouagadougou sont animées par la foule des derniers préparatifs. Chacun s’affaire pour rendre cette période spéciale, et nombreux sont ceux qui, avant de célébrer, prennent soin de leur apparence. La coiffure, passage incontournable avant les festivités, devient un rendez-vous de plus en plus sollicité. Pour comprendre l’état du marché dans la capitale, nous avons visité plusieurs salons de coiffure, afin d’observer l’animation qui y règne en cette période cruciale.
Le constat est sans appel à la veille de la Noël. La fréquentation des salons de coiffure n’est pas homogène.
Dans plusieurs établissements visités, l’ambiance est étonnamment calme. Le flux de clients semble restreint. Les fauteuils, bien que prêts à accueillir, demeurent désespérément vides. Il se dégage une atmosphère de lassitude dans ces lieux, où les coiffeuses attendent patiemment une cliente.
C’est le cas au salon Gigi Beauty Cosmétique, situé à Kalgondin. Giselle Bidima, la propriétaire, raconte avoir ouvert son salon dès 8h mais n’avoir eu aucun client jusqu’à présent (10h, ndlr). « Le marché d’aujourd’hui est trop morose. Depuis ce matin, je suis juste assise à attendre », confie-t-elle. Elle se réjouit néanmoins de la prise de rendez-vous d’une cliente pour le soir. Pour elle, cette faible affluence s’explique en partie par le fait qu’elle vient tout juste d’ouvrir son salon.
Un peu plus loin, dans le même quartier, la situation est identique. Ami Dzidziwu, gérante du salon Chevasse Coiffure, est sans mots face à la situation. « La fête commence très mal ici. Je n’ai que deux clients dans mon salon », déclare-t-elle, désemparée.
Le constat est similaire à Maï Coiffure, où les propriétaires ont quitté les lieux pour se rendre au marché, laissant les coiffeuses attendre la clientèle.
Ces salons, habituellement très fréquentés à l’approche des fêtes, semblent traverser une période creuse, sans explication immédiate. La crise économique actuelle, la concurrence accrue et les nouvelles habitudes de consommation pourraient être les principales causes de cette baisse d’activité.
À l’opposé, un autre salon, la Coquette du Faso, se distingue par son dynamisme. L’ambiance y est tout autre : dès l’entrée, on perçoit une atmosphère vibrante. Plusieurs clients attendent, certains debout, faute de places.
Les coiffeuses, très sollicitées, s’enchaînent d’un client à l’autre, tandis que d’autres attendent leur tour avec impatience.
C’est une véritable ruche, symbole d’un succès indéniable. La demande semble avoir explosé ces derniers jours, avec des clients prêts à patienter des heures pour bénéficier des services de ce salon très prisé.
Aline Zidwemba, propriétaire des lieux, se réjouit de cet afflux. « Je rends grâce à Dieu, car l’affluence est bien plus importante que celle des années précédentes », témoigne-t-elle. Dès l’ouverture à 6h, les clients sont venus en nombre. « À cette heure, il devient difficile d’accueillir tout le monde », ajoute-t-elle.
Quelles sont les raisons de cette différence marquée entre les salons ? Les établissements moins fréquentés pourraient souffrir de la concurrence féroce qui sévit dans le secteur, ou d’une offre moins attractive face à des consommateurs de plus en plus exigeants.
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Alors que Noël approche, la coiffure devient plus qu’un simple soin esthétique : elle est devenue un véritable rituel de préparation. Pourtant, cette année, la demande semble bien moins élevée que d’ordinaire.
Oceanne DABONE (Stagiaire)/ MoussoNews