«  Nous sommes dans une situation difficile, nous ne devons pas donc parler de fête », Kadi Ouattara

À l’approche de la Noël 2024, la ville de Ouagadougou se pare de ses décorations festives, mais les burkinabè vivent cette période de manière très diverse. De la célébration religieuse à la solidarité, l’esprit de Noël varie d’une personne à l’autre.

À Ouagadougou, la magie de Noël s’installe lentement. Les rues se remplissent de crèches, de sapins en vente et de décorations colorées. Ce sont les dernières heures et les ouagavillois s’attèlent dans leurs courses.

Pour certains, comme Sonia Nikiema/ Kam, Noël est avant tout un moment religieux. Elle se prépare activement pour la fête en allant acheter de nouvelles tenues pour ses enfants. Pour elle, Noël est la célébration de la naissance du Sauveur. « Je commence toujours par aller à la messe, puis je partage un repas avec ma famille », a-t-elle souligné

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Pour Sonia Nikiema/ Kam, Noël est avant tout un moment religieux

Odette Nabie quant à elle voit Noël avant tout comme une fête pour les enfants. Chaque année, elle veille à offrir des cadeaux à son enfant. Mais c’est surtout autour d’un bon repas qu’elle imagine la magie de cette période. « Noël, c’est surtout l’occasion de cuisiner et de partager un repas en famille. C’est un moment de rassemblement », a souligné Odette Nabie.

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Odette Nabie quant à elle voit Noël avant tout comme une fête pour les enfants

Dialenli Kambouligou, lui, vient de s’offrir son sapin. Il est donc prêt à accueillir les déplacés internes, comme chaque année. Pour lui, Noël n’est pas seulement une fête familiale, mais aussi un moment de solidarité. « Depuis trois ans, je reçois les déplacés internes pour partager un repas. C’est ma façon de leur apporter de la joie », explique-t-il. Pour lui, le véritable sens de Noël réside dans le partage et la générosité.

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Dialenli Kambouligou

Pour d’autres, cependant, la fête semble moins joyeuse. Kadi Ouattara, inquiète pour la situation actuelle du pays, estime que tant qu’il n’y a pas de paix au Burkina Faso, il est difficile de fêter. « Je n’ai pas la tête à faire la fête. Nous sommes dans une situation difficile, nous devons pas donc parler de fête », dit-elle.

Néanmoins, elle garde un espoir prudent quant à l’avenir.

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Malicka Ouattara, musulmane, vit Noël différemment. Bien qu’elle ne le célèbre pas dans la tradition chrétienne, elle profite de l’occasion pour rendre hommage à ses amis catholiques et leur adresser des salutations chaleureuses. Un bel exemple de fraternité entre communautés religieuses en cette période de fêtes.

Lire aussi: Ouagadougou : Des crèches annoncent la Noël dans la ville – Mousso News

Si les traditions varient, un point commun réunit tous ces témoignages : l’espoir d’un retour à la paix. Pour chacun, Noël ne serait plus le même sans un environnement serein et sécurisant. « Que la paix revienne pour que la fête soit plus belle », expriment-ils tous, unis dans leur désir de retrouver la joie dans un Burkina Faso apaisé.

Océanne DABONE (Stagiaire)/ MoussoNews 

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