Ouagadougou : Ces hommes, vendeurs nocturnes de ‘’bayas’’
La vente nocturne de ‘’bayas’’, une activité beaucoup plus pratiqué par des hommes. Dans les bars, maquis, ou espace de détente, ces vendeurs proposent tout type de perles à hanche encore appelé ” baya” aux femmes, mais aussi aux hommes en compagnie féminine.
À la tombée de la nuit à Ouagadougou, les vendeurs de ‘’bayas’’ ou de perles à hanche arpentent les maquis, les bars, les dèguè-drome… Chacun de leurs pas de marche, sont procédés par les bruits des perles. Stratégiquement, ils ciblent les tables où se trouvent une ou des jeunes femmes. D’un geste dynamique et silencieux, ils leur tendent des bayas de multiples couleurs tout en espérant qu’elles fassent un ou des choix. Ensuite ils donnent des tarifs stratégiques :1 baya à 750 FCFA ou 500 FCFA mais 3 à 1000 FCFA.
Ali Adamo Kikiali d’origine Nigérien commercialise le jour divers accessoires féminins dans un marché de la ville de Ouagadougou. Père de 2 enfants, il souligne que vendre des bayas la nuit lui rapporte plus. « C’est la nuit que ça marche de mon côté. Dans la journée je n’arrive même pas à avoir même 2000 FCFA », explique-t-il. Il ajoute que la plupart d’entre eux, choisissent faire de petites recettes la nuit pour compléter celles réalisées au cours de la journée.
Seydou Ouédraogo est vendeur de chaussures féminines dans la journée au marché de Pissy et commerçant ambulant de ‘’bayas’’ la nuit. « Les maquis et bars sont pleins les nuits. Les clientes ne manquent pas. Souvent même il y a des filles qui aimeraient acheter les bayas lorsque nous nous approchons de leur table mais à cause de la honte, elles refusent. Il y’a des cas aussi où ce sont les hommes qui choisissent eux même les bayas pour celles avec qui nous les voyons autour de la table », témoigne-t-il rapidement en guettant une table de 2 couples.
Moukela d’origine Nigérien confirme les dires de Seydou. Vendeur de bracelets, de bayas et diverses chaines de cheville, Moukela ne se contente pas de ses recettes de journée de son petit kiosque qui lui sert de boutique. Les nuits, il prend uniquement des ‘’bayas’ avec lesquels il tourne dans des maquis pour vendre. « Je ne rentre pas directement les soirs après le marché. Je prends quelques bayas que je vais vendre dans les maquis. Cela me permet de compléter mes recettes de la journée », lance-t-il.
A entendre tous ces vendeurs nocturne de ‘’bayas’’, les femmes sont rares à sillonner les nuits pour faire cette activité pour des questions de sécurité, de normes sociales ou de préférences personnelles.
Annick HIEN/MoussoNews