Ouagadougou : Des femmes engagées dans la veille citoyenne nocturne

Chaque nuit, un groupe de femmes dénommé ‘’les Wayiyan dames, s’associe aux hommes de leur quartier pour assurer la veille citoyenne. En conciliant engagement nocturne et vie familiale, elles montrent que la solidarité et la vigilance communautaire sont des valeurs partagées, où l’entraide et le soutien mutuel jouent un rôle primordial.

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Les Wayiyan de l’Associations de la Veille Citoyenne de l’arrondissement 8

Il est 23h lorsque nous arrivons au quartier Zagtouli de Ouagadougou. De loin, une épaisse fumée s’élève dans l’air et nous apercevons un groupe de personnes rassemblés autour d’un feu. Alors que la plupart des habitants dorment déjà, 8 personnes, dont 4 femmes se retrouvent dans au bord de la voie du quartier, à l’intersection du ‘’rond-point Kys’’. C’est un lieu de rassemblement central pour leurs activités nocturnes. Ce feu de camp marque le point de départ de leurs rondes, dédiées à la sécurité et à la prévention de la délinquance. 

Ces femmes, appelées les ‘’Wayiyan dames’’, sont les figures de proue de ce dispositif de veille citoyenne, mené en collaboration avec certains hommes du quartier. 

Leur mission : apporter du soutien au Président Ibrahim Traoré tout en veillant sur la communauté. « Nous avons créé ces ronds points pour accompagner l’initiative de son excellence le Capitaine Ibrahim Traoré dans la  reconquête du territoire pour la souveraineté totale du peuple burkinabé et surtout le développement communautaire endogène », a laissé entendre Karidiatou So, vice-présidente nationale du mouvement la patrie ou rien et membre de la Coordination Nationale des Associations de la Veille Citoyenne (CNAVC). Elle pratique cette veille depuis deux ans. Pour elle, leur présence a permis de dissuader les agresseurs et les bandits de grand chemin.

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Karidiatou So vice-présidente nationale du mouvement la patrie ou rien et membre de la Coordination Nationale des Associations de la Veille Citoyenne (CNAVC)

Ce qui rend particulièrement remarquable le groupe des ‘’Wayiyan dames’’, c’est leur capacité à concilier cet engagement avec leurs responsabilités familiales. Mères et épouses, elles parviennent à être présentes pour leur famille tout en s’investissant pleinement dans cette veille nocturne. Leur secret réside dans l’entraide et le soutien de leurs conjoints, qui partagent pleinement leur engagement. 

« Ce n’est pas facile de concilier la vie familiale et notre activité. Mais on y arrive parce qu’il y’a la confiance entre nous. Mon mari et mes enfants comprennent l’importance de ce que je fais. Ils me soutiennent, ce qui me permet de veiller sur la communauté sans négliger ma famille« , a expliqué la vice-présidente nationale du mouvement la patrie oui rien. 

Ce modèle de solidarité familiale est un pilier fondamental de la réussite de cette initiative. Ces femmes n’ont pas à choisir entre leur rôle de citoyenne engagée et celui de mère ou d’épouse.

À travers leur action, elles démontrent que la vigilance citoyenne, portée par des valeurs de solidarité et d’entraide, est un levier essentiel pour la sécurité et le bien-être de la communauté.

Chaque nuit, autour du feu du rond-point Kys, elles trouvent un moment de convivialité et de partage avant de se lancer dans leurs patrouilles, veillant jusqu’au matin. « Ici, nous nous rassemblons de 21h à 4h. Durant ce temps, si nous constatons un cas suspect, on informe la hiérarchie. Il arrive de fois que nous faisions à manger », a-t-elle ajouté. 

Pour Abdoulaye Badele, secrétaire général du centre du mouvement la patrie ou rien, la présence de ces femmes témoigne de l’engagement qu’elles portent envers le pays. « Là où il y a la femme, il y a le bonheur. Être en compagnie de nos mamans montre que ce n’est pas une lutte réservée aux hommes uniquement. Elles nous apportent réellement leur soutien », a-t-il souligné.

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Abdoulaye Badele, secrétaire général du centre du mouvement la patrie ou rien

À travers cette expérience, les « femmes Wayiyan  » montrent qu’il est possible pour les femmes de s’investir pleinement dans des actions communautaires sans sacrifier leur rôle familial. Leur présence, discrète mais déterminée, est un exemple de féminisme pratique : celui qui s’engage activement dans la société tout en préservant la place fondamentale de la famille.

Oceanne DABONE (Stagiaire)/ MoussoNews 

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