Ouagadougou: des jeunes femmes domptent le secteur de la vente ambulante du café
Des kiosques à café ambulant. C’est l’activité qu’ont choisi des jeunes filles et femmes pour vivre dignement. Elles parcourent, chaque jour, des dizaines de kilomètres pour vendre du café.
Marina, Edith, Samira, Leila…, sont des vendeuses ambulantes de café. Elles se ravitaillent dans le quartier Kalgondin. L’activité de vente ambulante de café requiert d’être matinale. Dès 6h, les filles sont déjà sur pied. Marina, la trentaine d’âge, mariée et mère de deux enfants vivait à Yako. Il y a quelques mois, elle a décidé de rejoindre son époux à Ouagadougou. « Rester à la maison à ne rien faire n’est pas bien. Il faut pouvoir contribuer aux dépenses », dit-elle. Marina trouve à la vente de café, une activité qui lui permet de gagner sa vie et de venir en aide à sa famille. Elle vend depuis maintenant quatre ans. « Dès 4h du matin, je quitte Pissy à vélo et je me rends à Kalgodin. Nous chauffons de l’eau et on prépare le matériel avant de prendre la route pour vendre », explique-t-elle.
30 kilomètres par jour
Marina parcourt environ 30 kilomètres par jour. Elle prend sa pause entre 12h et 14h. « J’arrive des jours à vendre toute la grosse boite de nescafé. Ce qui me fait assez d’argent. Parce que nous sommes payés en fonction de la quantité du nescafé vendu », explique la jeune dame. Des difficultés ne manquent pas. Elles sont notamment d’ordre sanitaire. Marina avoue avoir parfois mal aux dos, à la poitrine. De plus, dit-elle l’air irritée : « malgré la fatigue, les maux du corps, des clients refusent parfois de pays et lorsque tu réclame ton argent, ce sont des injures qui pleuvent à ton endroit ».
Une activité contraignante mais satisfaisante
La vente ambulante de café n’est pas une activité paisible, fait noter la jeune Marina. Elle arrive toutefois à subvenir à ses besoins avec les revenus et envoie de temps en temps de l’argent à sa famille à Yako. « Je rends vraiment grâce à Dieu », dit-elle satisfaite. Elle espère économiser et ouvrir une boutique de vêtements.
Vente ambulante de café, un job vacances pour Edwige
Ce sont au total, 31 filles et femmes qui se ravitaillent chez Marie Madelaine Kientega à Kalgondin. Parmi elle, Edwige, élève en classe de 2nd. Elle mène cette activité pour préparer sa rentrée scolaire prochaine. « Je parcours environ 10 kilomètres par jour pour vendre. J’espère pouvoir économiser et payer ma scolarité et mes fournitures scolaires », souhaite-elle.
Djénéba est simplement fière de ces filles avec qui elle travaille depuis des années. « Je n’ai pas encore eu de problème avec elles. Elles sont véritablement engagées et savent ce qu’elles cherchent », témoigne Marie Madelaine Kientega, la gérante. Le paiement se fait au quotidien. Chaque fille a un bénéfice de 3000F CFA sur chaque boite de nescafé vendu à 10 000F.
Mariam Lingani & Gloria Balo / Stagiaires